Tant décriée, la dernière session parlementaire a pris fin, il y a une semaine, dans une ambiance délétère. La situation était tellement tendue que certains députés auraient même failli s’en venir aux mains. La tentative de destitution de quatre membres du bureau permanent serait à l’origine de l’imbroglio. Outre cet embrouillamini, l’absentéisme élevé des députés a marqué également cette réunion à la Chambre basse, comme c’était déjà le cas lors de la session précédente. Lors de la session qui s’est tenue en mai, une trentaine de députés ont pris la décision sur le nouveau code minier. Dernièrement, 13 députés sur les 20 présents à l’Assemblée nationale ont adopté le projet de loi portant orientation générale du système éducatif. Et pourtant, l’hémicycle compte 151 députés.
Certains observateurs pensent que derrière cette apparence de désintéressement se cache soit des intérêts subtils camouflés, soit de démotivation. Mais l’absentéisme massif peut être aussi un signe de dysfonctionnement ou de mécontentement. Et pour des raisons indéterminées, le traditionnel face-à-face entre le gouvernement et les députés n’a pas eu lieu. D’autres estiment que ce qui se passait dernièrement à l’Assemblée nationale n’était qu’un simple subterfuge visant à détourner l’opinion publique.
D’autres faits historiques qui semblent trop incongrus pour être vrais ont également terni la réputation de certains membres de cette institution. Faut-il rappeler la « fièvre du 4×4 » qui a contaminé certains élus ? Quelques années plus tôt, l’histoire de « mallette », impliquant 79 anciens parlementaires, a fait la Une des quotidiens de la capitale. Et pas plus tard que lors de la célébration de l’anniversaire de l’Indépendance, un député tirait à boulets rouges sur un chef de district qui l’a empêché de prendre la parole durant la cérémonie.
Personne n’est sans savoir que les députés sont protégés par leur immunité. Mais immunité ne veut pas dire impunité. Et comme on dit, « Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre », il est peut-être grand temps que les députés « égarés » revoient leur copie afin de redorer l’image de l’institution. Ils ne doivent pas oublier que le plus léger écart de conduite ou de langage sera sévèrement critiqué, surtout sur les réseaux sociaux. En ce moment-là, ceux qui ont voté pour eux ne peuvent être que … dépités.
Rakoto