Le statut de candidat n’est pas donné à tout le monde à l’élection présidentielle malgache. Inutile de se bousculer au portillon si l’on n’a pas les moyens de s’acquitter d’une caution qui connaît une forte augmentation cette année, comme il fallait s’y attendre. L’inflation s’incruste aussi dans l’organisation des élections. Et autant dire que le gouvernement n’a pas fait le compte d’apothicaire, sur proposition de la Ceni, pour fixer la caution jugée par certains, exorbitante. A peine annoncée, cette suggestion de la Ceni, approuvée par l’exécutif, fait déjà couler beaucoup d’encre.
La candidature coûte 200 millions d’ariary. Ce montant est quatre fois plus élevé que celui de 2018, fixé à 50 millions d’ariary. A cette époque, 38 candidats étaient engagés. Une véritable pléthore de logos sur le spécimen du bulletin unique. Cette fois, le nombre de candidatures n’est pas limité, loin de là, mais avec ce nouveau montant, seuls les politiciens « riches » pourront se porter candidat. A cette allure, on s’attend à ce que les retenus, se compte sur les doigts d’une main. Et tant mieux.
A dire vrai, la profusion des candidats n’est plus de mise. Et même si la Ceni ne l’a pas dit ouvertement, en faisant cette proposition, elle veut faire en sorte qu’il n’y ait pas trop de prétendants à l’élection présidentielle. Laissons les favoris régler leur compte dans les urnes. Dans cette optique, la présidentielle de 2023 promet une belle affiche alléchante entre les protagonistes.
Pas de place donc pour les « petits candidats » qui veulent jouer dans la cour des grands. Sauf s’ils prennent le risque de dépenser 200 millions d’ariary et de tout perdre au cas où ils n’obtiendraient pas 10% des voix au premier tour. Cela ne vaut pas le coup même pour un galop d’essai. Un sujet à caution.
JR.