Une affaire privée s’est transformée en une affaire publique lorsque les juges ont décidé de placer sous mandat de dépôt une huissière de Justice en plein exercice de son travail.
Pour rappel, cette huissière de Justice a aidé une femme qui a réclamé une pension alimentaire à son mari. Mais contre toute attente, elle a été placée en détention jusqu’à l’audience qui s’est tenue hier à Mahajanga.
A l’issue du procès, la femme a été relaxée au bénéfice du doute et la huissière de Justice est contrainte de payer une amende de 2 millions d’ariary et suspendue pour 2 années. Sans attendre, la Chambre nationale des huissiers et des Commissaires priseurs de Madagascar, soutenue par l’Ordre des avocats, a contesté ce verdict. «La séparation des pouvoirs, n’est pas respectée», a indiqué l’un des membres de la Chambre nationale des huissiers.
En effet, le pouvoir judiciaire ne serait pas habilité à suspendre la huissière étant donné qu’elle est issue d’une profession libérale et pas rattachée à un ministère. «L’abus de fonction n’est pas justifié dans cette affaire et aucune disposition de la procédure pénale ne mentionne une suspension d’activité», a indiqué notre source. Soutenue par ses pairs, la concernée entend ainsi faire appel.
Dans un communiqué conjoint, les avocats et les huissiers demandent à ses membres de «saisir au préalable, sauf urgence, le Conseil de l’Ordre et/ou le Bureau de la Chambre, avant d’engager une procédure pénale dirigée contre un membre de l’autre profession, si un doute s’installe sur la légalité d’un acte ou d’une démarche accomplie par celui-ci». Ceci étant, ils appellent à l’adoption d’un «comportement apaisé et digne d’un professionnel du droit».
Une réunion d’urgence devrait se tenir d’ici peu, pour déterminer la prochaine action à entreprendre au sein de la Chambre. Pour rappel, elle a déjà observé une grève générale d’une journée dans tout le pays juste au lendemain de l’arrestation de la huissière de Justice.
T.N
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