Un désagrément unique en son genre

Etant désormais habitués aux délestages, les gens ne tiennent plus compte des justifications avancées par la Jirama, et se contentent de « suivre le rythme ». La résignation en somme, et tout le monde se prépare aux moult conséquences que les délestages peuvent causer, sans espérer une quelconque compensation en retour.
Comment en effet imaginer, à titre d’exemple, qu’un salon de coiffure puisse demander réparation à la Jirama après le renoncement d’une bonne partie de ses clients pour cause de délestage ? Et le soudeur électrique qui dépend à 100% de l’électricité fournie par la société d’Etat peut-il espérer, ne serait-ce qu’une révision à la baisse de ses factures, vu que sa production est sérieusement impactée ?
Impensable, dira-t-on sans ambages, et avoir dans la tête cette idée de compensation va même être considérée comme une pure élucubration. Il fut un temps en effet, où de nombreux foyers ont déposé des réclamations auprès de la Jirama, suite aux préjudices subis par leurs appareils électroménagers, mais la plupart des requêtes, pour ne pas dire toutes, sont restées sans suite.
Autant de raisons en tout cas, qui ont poussé les gens à la résignation face à une prestation de service qui laisse pour beaucoup à désirer. Cependant, la récente disposition prise par le président de la République, intimant les hauts responsables de la Jirama à mettre définitivement un terme aux délestages d’ici trois semaines, va peut-être changer la donne. Car les responsables en question vont probablement tout faire pour que « l’ordre » soit respecté stricto sensu s’ils tiennent à être maintenus à leur poste.
Dans tous les cas, les abonnés de la Jirama trouvent en cet « ultimatum », une lueur d’espoir quant à un retour à la normale de leur gagne-pain et partant, d’enterrer une bonne fois pour toutes ce désagrément unique en son genre, le délestage.

Rakoto

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