Tiens donc ! Des acteurs politiques se sont rués vers un hôtel de la capitale, hier. Visiblement, tout le monde ne veut pas rater ce rendez-vous avec des émissaires de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (Sadc). Comme un air de déjà vu, disent certains. Une opportunité à ne pas rater, annoncent les autres.
Il faut reconnaître que dans la Grande île, la Sadc, une communauté censée donner plus d’opportunité à l’intégration économique, est plus associée à la conjoncture politique qu’au développement de la région. Pour autant, ce ne sont pas les opportunités économiques qui manquent dans la région. Comme on peut le constater dans les pays riverains tels que le Mozambique, l’Angola ou encore l’Afrique du Sud. Il faut reconnaître aussi que les barrières culturelles y sont pour quelque chose.
En tout cas, cette consultation réveille bien des souvenirs chez certains qui voient la Sadc comme un mur de lamentation. Une entité où des parties peuvent se plaindre de tout et de rien jusqu’à évoquer même la nationalité du président malagasy. Une organisation vénérée par les acteurs politiques, pour trouver des solutions à leur incapacité à rameuter la foule.
Hier, dans une intervention télévisée, un chroniqueur politique s’est d’ailleurs vanté d’aborder le sujet auprès des représentants de l’organisation régionale. Des formations politiques confessent leur… forfaiture politique. Comme entre 2009 à 2011 durant laquelle l’organisation a occupé l’espace médiatique à Madagascar jusqu’à la mise en place de la feuille de route politique.
Et revoilà que certains acteurs politiques y rêvent déjà d’un consensus aboutissant à des « fiaraha-mitantana » ou gestion commune des affaires étatiques. C’est vite oublier les arcanes, les structures et les objectifs premiers de cette organisation. La Sadc n’a visiblement jamais acquis de légitimité dans la Grande île. Et pour cause, en dépit de notre appartenance, l’exception culturelle continue d’y jouer un rôle prépondérant dans les relations avec cette organisation.
Rakoto