La notion de précampagne électorale que d’aucuns ne contrediront, n’est pas encore régie par une quelconque loi. Curieusement dans le pays, les politiciens comme les observateurs de la vie politique en parlent tout le temps. D’ailleurs, dans le cas où une telle loi existait, qui daignerait réellement la respecter en sachant pertinemment qu’en tout temps, tout le monde peut en faire usage, du moment que cela permet, pour la personne qui l’utilise, de se faire la part belle devant une assistance à l’avance vouée à sa cause, à ses propos.
De ce point de vue, la notion de précampagne électorale constitue, en cette année dite électorale, une véritable aubaine pour les deux camps rivaux (opposants et partisans du régime en place). Ces derniers, sans en venir aux mains, « s’affrontent » librement en vue de subjuguer l’opinion publique. Et tous les coups sont permis, dans l’unique dessein d’anéantir les idées véhiculées par le camp adverse.
N’empêche que dans ce duel fraternel, il faut bien reconnaître que les partisans du régime disposent d’un avantage certain avec le soutien des autorités compétentes. Ces dernières, en cas de nécessité, peuvent en effet légiférer diverses dispositions proportionnelles aux actes perpétrés par le camp d’en face, susceptibles de porter atteinte à l’ordre public. Il en est ainsi, à titre d’exemple, de certaines manifestations de rue de l’opposition, matées à coups de grenades lacrymogènes pour cause de non obtention d’une autorisation.
Pour autant, les opposants ne s’avouent pas vaincus et profitent des générosités fournies par les technologies modernes, parmi lesquelles le téléphone portable, les réseaux sociaux, les émissions radiophoniques (très prisées d’ailleurs, soit dit en passant). Des instruments en tout cas, qui permettent de communiquer, sans crainte peut-être d’être poursuivi par les autorités compétentes, même si des confidences top secret peuvent y être divulguées.
Rakoto