Vu d’ici

Un discours qui fait date pour certains, une fougue de jeunesse pour d’autres. Lors du sommet « Russie-Afrique » qui s’est terminé récemment, le discours du chef de l’Etat malien, le capitaine Ibrahim Traoré, a fait des vagues notamment sur les réseaux sociaux. En se présentant comme le porte-parole de sa génération, il a dit ne pas comprendre « comment l’Afrique avec autant de richesses sur son sol, avec une nature généreuse, de l’eau, du soleil en abondance, est aujourd’hui le continent le plus pauvre ? » et « L’Afrique est-elle un continent affamé ? Et comment se fait-il que nos chefs d’Etat traversent le monde pour mendier ? »
Une intervention qui, sans surprise, a ravi la «jeune génération » dont la plupart passe son temps sur les réseaux sociaux. Comme il fallait s’y attendre d’ailleurs, la majorité des internautes ont applaudi cette intervention. Sera-t-il pour autant un révolutionnaire ou visionnaire à l’instar de son aîné Thomas Sankara ? L’avenir nous le dira. Pour le moment, la seule certitude est qu’il faut reconnaître que ces temps-ci, c’est-à-dire durant la période postcoloniale, l’Afrique, y compris Madagascar, n’a pas forcément fourni des dirigeants qui s’occupent du quotidien de leurs concitoyens, ni de l’intérêt supérieur de leur pays.
Au contraire, c’est l’accaparement des richesses en faveur d’une minorité et au détriment de la majorité qui a primé. C’est d’ailleurs pour cela, du moins en partie, que les jeunes ont plus de côte que les « vieux routiers » dans l’échiquier politique africaine ces derniers temps. Pour le cas de Madagascar, il suffit de voir la majorité qui a été présent sur la place du 13 mai en 2009 pour le comprendre. Et depuis, la donne a complètement changé et une nouvelle génération d’acteurs a pris le dessus. Et si nous étions en avance de ce côté ?

Rakoto

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