Littérature: l’univers incertain de Jean-Joseph Rabearivelo

Poète, romancier, critique, historien… Jean-Joseph Rabearivelo aurait eu 120 ans cette année… ou un peu plus, son année de naissance n’étant pas précise. Avec lui, rien n’est absolument sûr, concernant sa vie… Ce qui est certain est qu’il s’est donné la mort le 22 juin 1937. Retour à une vie hantée par la mort qui a inspiré les artistes, tant nationaux qu’internationaux.

Lors de la deuxième édition du « Bar à livres » au Park Itaosy, l’anthropologue et poète Vanga a rapporté quelques anecdotes à propos de Jean-Joseph Rabearivelo. « Kurt Cobain, leader du groupe de rock Nirva­na, se serait inspiré des dernières lignes du journal de Jean-Joseph Rabearivelo, celles qu’il a écrites pendant qu’il se suicidait. Effective­ment, la teneur de la lettre d’adieu de Kurt Cobain, également avant son suicide, aurait pu être écrite par Jean-Joseph Rabearivelo : ‘‘Le pire crime auquel je puisse penser serait de duper les gens en prétendant que je m’amuse encore à 100% (…) dès l’âge de sept ans, j’ai commencé à haïr l’être humain en général (…) il vaut mieux brûler franchement que s’éteindre à petit feu’’ », a-t-il détaillé.
Selon Dave Grohl, le batteur de Nirvana, Kurt Co­bain « ne pouvait même pas trouver de réconfort dans sa seule véritable thérapie – la musique ». Pour Jean-Joseph Rabearivelo, c’était plutôt l’écriture. Mais Kurt Cobain, autant que Jean-Joseph Rabearivelo, souffrait de ce syndrome auquel ce dernier a attribué une formule, poétique certes, mais sombre : « mourir de ne pas vivre ».
Par ailleurs, les œuvres de Jean-Joseph Rabearivelo ont intéressé d’autres artistes, comme Vahömbey qui s’en est inspiré pour réaliser une comédie musicale, ou encore le titre «P’Tsidik’N’tan » du rappeur Nosta, extrait de l’album « Procès-verbal », sorti en 2018, qui reprend «Fasana Faharoa». L’écrivain Claire Riffard, de l’Institut des textes et manuscrits mo­dernes du CNRS, Paris, a sorti une biographie de Jean-Joseph Rabearivelo en 2010 à la suite des « Œuvres Complè­tes » en deux tomes, en 2010. Néanmoins, comme le disait le poète Rado, il reste toujours ce « Rabearivelo tsy taka-takarina » qui signifie « Rabeari­velo l’inatteignable ».

Holy Danielle

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