Parmi les femmes détenues à la Maison centrale d’Antanimora, des mères de familles accompagnées de leur enfant de moins de 2 ans, comme le prévoit la loi ou même des femmes enceintes qui accouchent pendant leur temps de détention. Leur nombre exact n’a pas été communiqué pour diverses raisons.
De source auprès de l’Administration pénitentiaire (AP), deux tiers des femmes détenues à la Maison centrale (MC) d’Antanimora, sont des mères de familles ou des mères célibataires. Et, elles ne sont qu’une trentaine de mineures incarcérées. Dans ce contexte voir des enfants en bas âges emprisonnés avec leur mère, peut surprendre et pourtant c’est la réalité. Actuellement, une cinquantaine d’enfants séjournent auprès dans la prison d’Antanimora.
Selon la loi, il est interdit de séparer un enfant de moins de 18 mois de sa mère, jusqu’à l’âge de 2 ans, qui peut être à la source d’un traumatisme émotionnel irréversible. C’est pourquoi, ces femmes détenues vivent leur maternité en prison et élèvent leurs enfants derrières les barreaux. Mais une fois cet âge dépassé, l’enfant devrait être accueilli par la famille ou des proches. Le cas échéant, il sera placé dans des centres d’accueil en attendant que sa mèrefinisse de purger leur peine.
En général, ces femmes détenues sont inculpées pour vols ou escroqueries. « La majorité d’entre elles, sont sans emploi. Pour subvenir les besoins de la famille en situation de précarité,, la tentation de commettre un vol, est irrésistible, au point de passer à l’acte », a fait savoir un éducateur spécialisé de l’AP.
Projet Mikolo Aina
Face à ce contexte et en vue de la réinsertion sociale des femmes détenues, à la sortie des prisons une fois leurs peines expirées, le ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle (METFP) ainsi que l’ONG « Douleurs Sans Frontières Madagascar », ont lancé le projet «Mikolo Aina», financé par l’Agence française de développement (AFD).
La convention de partenariat a été signée hier à Ampefiloha, en présence de la ministre de l’Enseignement technique, Vavitsara Gabriella Rahantanirina, du Directeur général de l’Administration pénitentiaire (DGAP), Arsène Ralisaonina, ainsi que de la Directrice nationale de l’ONG « Douleurs Sans Frontières Madagascar » et la Coordinatrice du programme « Fanarenana » du ministère de la Justice.
Ce projet a pour objectif d’offrir une formation de qualité en couture, aux femmes détenues des MC d’Antanimora, Antsiranana, Mananjary et Manakara.
Sera R.