Les efforts de lutte contre la malnutrition dans la partie sud du pays, se poursuivent. Les partenaires et les acteurs lancent une nouvelle approche, qui ne se limite pas à l’assistance alimentaire d’urgence, mais prévoit surtout un projet de longue durée et touchant différents secteurs, pour renforcer la résilience de la population.
«Les statistiques s’améliorent, mais il reste encore beaucoup à faire, surtout dans le Grand Sud », a souligné le coordonnateur national de l’Office national pour la nutrition (ONN), le Pr Hanta Marie Danielle Vololontiana, lors de l’atelier de lancement officiel d’un nouveau projet de lutte contre la malnutrition en faveur de populations vulnérables dans le Sud du pays, hier au Colbert à Antaninarenina.
« Si quatre enfants sur dix souffrent actuellement de la malnutrition chronique et six enfants sur dix de la malnutrition aiguë au niveau national, on recense encore 12 à 14 enfants sur 100 victimes de malnutrition aiguë dans le Sud du pays. En termes de carence en micronutriment, plus de la moitié des enfants sont atteints d’anémie », a-t-elle informé.
Pour venir à bout de ce problème chronique, le gouvernement, le Programme alimentaire mondial (Pam) et l’Unicef, viennent de lancer un projet quadriennal. Financé à hauteur de 28,5 millions d’Euros par la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KFW).
Ce projet multisectoriel a pour objectifs de prévenir toutes les formes de malnutrition et de renforcer la résilience (individuelle, communautaire et systémique) face aux chocs climatiques et aux effets du Covid-19 et de la crise en Ukraine, chez 106.650 personnes vulnérables dans les communes cibles à Itampolo (Ampanihy), Sihanamaro (Ambovombe) ainsi que Tsivory et à Ifotaka (Amboasary).
Approche multisectorielle
A travers ce projet, le Pam et l’Unicef conjuguent leurs expertises pour s’attaquer aux causes profondes de la malnutrition dans cette partie de l’île. C’est un programme complet, avec différents volets et axes d’intervention touchant les secteurs de l’eau, l’agriculture, la nutrition, l’accompagnement des femmes enceintes et allaitantes, les bébés tout comme les jeunes enfants.
« L’important dans le cadre de ce projet c’est l’approche multisectorielle. En effet, le Pam ne travaille pas seul, mais opère avec l’Unicef, les partenaires sur terrain et les communautés. C’est une approche qui se situe à trois niveaux. Au niveau individuel à travers la prévention et la prise en charge, mais également au niveau communautaire à travers des activités pour essayer de changer les comportements pour que cette lutte contre la malnutrition soit vraiment intégrée dans les habitudes des communautés », a souligné Outman Badaoui, chef de programme du Pam Madagascar.
Fahranarison