La commission finances et budget de l’Assemblée nationale passe actuellement au crible le projet de loi de finances initiale 2023, précédant son adoption demain en séance plénière. En principe, il ne devrait pas y avoir d’accroc malgré l’agitation de certains députés et organisations de la société civile. Ces derniers dénoncent en effet un projet de loi mal ficelé.
Malgré cela, l’examen de la loi de finances à Tsimbazaza est loin des débats passionnés de la Chambre basse française. Ne disposant que d’une majorité relative, les Macronistes subissent à chaque séance d’examen des lois l’assaut des autres groupes parlementaires à coup de millier d’amendements. Droite dans ses bottes, la première ministre Elisabeth Borne dégaine chaque matin un « 49.3 » pour parer ces coups et protéger le budget de l’Etat.
Le Premier ministre Christian Ntsay ne dispose pas d’une telle arme pour faire passer en force une loi. Il peut toutefois dormir sur ses deux oreilles, car seule une poignée de députés ose faire des vagues durant l’examen d’une loi de finances. Et en cas de doute, le ministre des Finances dispose d’une arme qui a déjà fait ses preuves : le retard intentionnel. Ce ne sera donc pas la première fois que certains députés adopteront à l’aveugle la loi de finances. Encore une fois, elle va passer comme une lettre à la poste.
Peu importe son contenu, une loi de finances est très sensible. Il faut se rappeler la mésaventure de la Première ministre britannique Liz Struss pour s’en convaincre. Une politique budgétaire au plan de dépenses massives associée à des baisses d’impôts non financées, inquiète les marchés financiers et conduit la Première ministre à sa perte. Pour rattraper le coup, son successeur revient tout simplement à l’orthodoxie budgétaire.
Certes, il n’y a pas de marchés à rassurer à Madagascar, mais quelle que soit la situation, l’équilibre garantit la stabilité…
T. Rasam