Les professeurs de français constatent depuis un certain temps un recul progressif de l’enseignement, de l’apprentissage et l’appropriation de la langue française. « Plusieurs facteurs auraient favorisé ce déclin, qui se serait produit vers le début des années 80 à Madagascar », ont-ils affirmé.
Selon les précisions, « la précarité de l’apprentissage apparaît dès les niveaux primaire et élémentaire, et se prolonge jusqu’au niveau universitaire ». Cette situation reflète le défi que les professeurs de français devraient relever pour dénouer ce problème lié à la formation et à l’apprentissage.
Pour y remédier, les établissements des Alliances Françaises (AF) ne cessent d’innover pour promouvoir la langue française. Ainsi, au lieu d’une simple adhésion, l’AF a créé un mécanisme de proximité pour un accès inclusive à la langue de Molière. Dans ce cadre, des Bus sillonnent les villages et zones reculées dans le dessein de partager le « français » à des populations qui ont du mal à s’approcher d’une AF.
Créateurs d’avenir
« Fikamban’ny mpampianatra teny frantsay » (FMTF) ou l’Association des professeurs de français de Madagascar, l’Alliance française de Tananarive (AFT) et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ont célébré hier, à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères (MAE) Anosy, la Journée internationale des profs de français (JIPF).
Cet événement est actuellement à sa 4e édition et porte sur le thème « Profs de français, créateurs d’avenir ». Une table ronde sur les enjeux de la langue française dans les relations internationales, impliquant les profs de français, a été ainsi organisée afin de valoriser le métier d’enseignant du français.
Lors de l’ouverture de la table ronde la présidente de la FMTF, Cynthia Rakotoarimalala a indiqué : « Créer l’avenir c’est oser faire de la langue française, non pas un ennemi de la langue malagasy, mais un tremplin de partage de valeur à travers un bilinguisme ». D’ajouter qu’oser enseigner le français c’est aussi croire à la fraternité qui se construit au quotidien au-delà des frontières pour une ouverture sur notre monde en pleine mutation.
« Dans notre pays à plusieurs dialectes, la langue française peut contribuer à faire un lien entre les Malagasy », a indiqué de son côté le PCA de l’AFT, Monique Raharinosy.
Sera R. et Fahranarison