Andry Rajoelina: « Je m’oppose à ceux qui tentent de créer des troubles »

Andry Rajoelina est sorti de sa réserve, hier. Lors d’une intervention télévisée, il a réitéré sa ferme opposition à toute tentative de déstabilisation du pays.

«Il n’appartient pas à dix ou onze personnes de freiner la volonté populaire souveraine », a déclaré
le président sortant, Andry Rajoelina et non moins actuel candidat à sa propre succession pour la présidentielle du 9 novembre.
Une sortie très attendue car, ces derniers jours, le collectif des candidats, a accaparé l’espace médiatique en lançant des critiques acerbes sur le processus électoral et plus encore, en annonçant son intention de descendre aujourd’hui sur la place du 13 mai.
« Il y a un temps pour la tolérance, un temps pour le silence et un temps pour prendre la parole », a annoncé Andry Rajoelina, tout en exprimant sa volonté contre toute velléité de provoquer une crise dans le pays.
A ce propos, Andry Rajoelina a d’ailleurs rappelé les crises qui ont secoué le pays et qui ont notamment détruit l’ancien Hôtel de ville de la capitale. Celle de 2002 a également étouffé le pays, notamment sur le plan économique ou encore des infrastructures.
« Comme vous le savez, il y avait la mise en place d’une milice, un conflit militaire, des destructions de pont ou encore la mise en place des barrages », a rappelé le candidat à la présidentielle, tout en signalant que plus jamais ça dans le pays. « Ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’il existe une volonté manifeste de semer le chaos », a-t-il martelé.
Les événements de 2009 avaient justement pour objectif d’apporter de changement et que la plupart des acteurs politiques actuels y ont participé, notamment au changement de la Loi fondamentale dont la constitution de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’instauration du bulletin unique ou encore la démission du président-candidat 60 jours avant les élections.
« Tout cela pour que les candidats se trouvent sur un même pied d’égalité », a-t-il poursuivi. A ce titre, il a insisté sur le fait qu’en 2018, l’objectif de la mobilisation était que chacun puisse participer aux élections et non pas accuser les structures telles que la Ceni. Le président sortant a saisi cette occasion pour dénoncer les manœuvres dilatoires de certains candidats, pour ne pas aller aux élections.

Transition
« Certains d’entre eux ne sont pas prêts à aller aux élections en réclamant de nouvelles structures et aller ainsi vers une transition. Le pays n’a plus de nouvelle crise (…). Si le patriotisme anime ces candidats, ce n’est pas dans cet état d’esprit qu’on va vers les élections »,  a-t- indiqué, tout en martelant « qu’il faut laisser à la population la liberté de choisir celui qui dirigera le pays ».
Le président sortant n’a d’ailleurs pas manqué de signaler qu’il dispose aussi de partisans à travers le
pays et qu’ils sont majoritaires. « Ne poussez pas les partisans de la légalité à la frustration », a-t-il déclaré. Sur ce, Andry Rajoelina a également soutenu qu’il existe une limite à la liberté d’expression.
« Je n’accepte pas et je m’oppose à ceux qui tentent de créer des troubles dans le pays », a-t-il averti.  Du reste, le président sortant a lancé un appel à tout un chacun à respecter les institutions en place et à la population de protéger le bien commun.

J.P

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