Un ralentissement des activités de crédit a été constaté, pour la première fois depuis 2018, durant le deuxième trimestre de l’année 2023, note la Banky foiben’i Madagasikara (BFM) dans sa dernière enquête réalisée auprès du secteur bancaire. Les incertitudes liées au contexte électoral et la conjoncture économique actuelle sont les principales explications avancées par les institutions bancaires.
Le rapport de la Banky foiben’i Madagasikara (BFM) note une contraction de -1,1% des crédits bancaires octroyés durant le second trimestre de l’année par rapport au premier. Le flux net des crédits réels durant le second trimestre est de -117,8 milliards d’ariary et les encours de crédit s’élèvent à 10.702,4 milliards d’ariary à fin juin 2023. 38% des institutions bancaires affirment avoir revu à la baisse le volume de crédits alloués par rapport au trimestre précédent. Par ailleurs, 52,2% d’entre elles ont confirmé avoir accru leurs investissements et 71,9 % ont déclaré avoir relevé l’effectif de leur personnel durant le trimestre en cours.
Malgré la baisse des activités de crédits durant le trimestre en cours par rapport au précédent, 97,7% des banques estiment avoir réalisé des bénéfices, si seulement 1,0% affirme le contraire (soit donc un solde d’opinion de 96,7%). La BFM note dans le même rapport qu’il s’agit d’un niveau record depuis l’Evaluation des compétences expérimentales (ECE) du premier trimestre de 2018. Pour 60,6% des banques, les taux moyens débiteurs ont été revus à la hausse tandis que les taux moyens créditeurs ont été maintenus à leurs niveaux du précédent trimestre pour 45,1% d’entre elles.
Conjoncture
A l’approche des échéances électorales, la totalité des banques affirment que l’incertitude liée au contexte sociopolitique constitue le premier facteur de blocage pour le développement de leurs activités. Viennent ensuite les incertitudes sur la conjoncture économique et l’inflation limitant les activités des banques (66,7% des banques). Hormis les origines locales de l’inflation, principalement la hausse des prix des produits fabriqués et consommés localement, le contexte économique mondial marqué par une hausse des prix de
l’énergie, des produits alimentaires, du fret, etc., n’épargne pas non plus Madagascar dans la spirale de l’augmentation du niveau des prix. Si auparavant, l’insuffisance de garantie a été évoquée comme étant parmi les cinq premiers facteurs limitant les activités des banques, elle se retrouve à la huitième position durant la période sous revue.
Riana R.