Conjoncture: le gouvernement répond au corps diplomatique

Explication. Le Premier ministre, Christian Ntsay, ainsi que quelques membres du gouvernement ont reçu, hier au palais d’Etat de Mahazoarivo, les ambassadeurs et représentants de quelques pays et organisations partenaires de Madagascar.

Cette rencontre a eu lieu moins de 24 heures après la déclaration de ces quelques membres du corps diplomatique et con­sulaire dans le pays.
Face à ces ambassadeurs, le gouvernement collégial n’a pas caché ses inquiétudes sur le contenu de la déclaration.
«Il s’agit notamment de l’interprétation de la Cons­titution et de l’ingérence sous forme de jugement porté sur le fonctionnement des services publics de l’Etat ainsi que des forces de défense et de sécurité (FDS) dans le maintien de l’ordre», peut-on lire dans le communiqué du gouvernement collégial.

Répression
En réponse à cette déclaration des ambassadeurs, le gouvernement collégial a apporté quelques précisions sur certains points cités par les membres du corps diplomatique. C’est le cas notamment de l’interprétation faite par rapport à la mesure prise par les FDS pour maintenir l’ordre.
Dans leur déclaration en effet, ces ambassadeurs ont fait usage du terme «répression non nécessaire et dis­proportionnée» pour qualifier la disposition prise par les FDS. Or, ces manifestations n’ont obtenu aucune autorisation de la part des autorités et les organisateurs n’ont pas suivi cette démarche selon les explications du gouvernement.
«Conformément aux dis­positions de l’ordonnance n°60-082 du 13 août 1960 relative aux réunions publi­ques et aux manifestations sur la voie publi­que, toutes manifestations et réunions sur les voies publiques du­rant la période précédant la date officielle du début de la campagne électorale ou ‘‘précampagne’’ sont soumises à une autorisation préalable», note le gouvernement collégial.

Manifestation illicite
En plus du fait d’être illicites, ces manifestations ont également engendré des cas de violence, selon toujours le gouvernement. Il cite, entre autres, le cas des leaders de la manifestation dont les véhicules ont forcé le passage devant des FDS pour en blesser certains éléments.
A cela s’ajoutent les jets de pierres qui ont eu lieu du côté d’Ambohidahy, blessant des éléments des FDS. Des exemples parmi tant d’autres qui justifient les mesures prises par les FDS contre la manifestation qui n’a rien à voir avec une «manifestation pacifique», selon la précision du gouvernement. Ce sont d’ailleurs ces cas de violence qui ont justifié les arrestations menées, d’après toujours le communiqué signé par les porte-paroles du gouvernement collégial.

Manifestation électorale
Toujours à propos des manifestations, le gouvernement a souligné que celle organisée par le collectif des candidats ne peut être qualifiée de manifestation électorale. Les onze candidats n’incitent en effet pas les électeurs à voter, mais à ne pas avoir confiance en le processus.
Bien que celle-ci n’ait pas rempli les critères d’une manifestation électorale, le gouvernement l’a laissée avoir lieu, sauf samedi quand les manifestants ont voulu rejoindre le siège de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Toutefois «les forces de l’ordre n’ont pas eu re­cours à la force pour disperser les manifestants», souligne le gouvernement collégial.
Par rapport à l’appel au dialogue, le gouvernement collégial dans sa déclaration ne jure que par la Ceni. C’est d’après lui la seule structure habilitée par la Constitution à instaurer un cadre légal de discussion en période électorale. Une déclaration qui ne fait que confirmer celle faite par le Premier ministre Christian Ntsay il y a quel­ques jours à propos du processus de médiation.

Rakoto

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