La campagne électorale bat son plein en cette troisième semaine dédiée au processus. Les candidats qui mènent leur campagne ont chacun leur moyen pour pouvoir persuader les électeurs. Mais sur le terrain, certains discours des candidats sortent des principes fondamentaux prévus par l’article 57 de la Loi organique relative au régime général des élections et du référendum. Parmi ces principes figurent notamment le respect de l’unité nationale et l’esprit du Fihavanana. Il se trouve que dernièrement, un des candidats à l’élection présidentielle est allé jusqu’à affirmer qu’il compte, dans le cas où il gagnerait l’élection, renvoyer du territoire certains compatriotes simplement parce qu’ils jouissent d’une double nationalité.
Bien que ce candidat ait fait son mea culpa et corrigé son tir par la suite, cela n’efface en rien l’impact de ses propos sur les personnes auxquelles il a fait allusion. D’autant plus que ce genre de discours n’est pas sans antécédent. Depuis plusieurs semaines en effet, lui ainsi qu’une dizaine d’autres candidats ont fait de cette idée discriminatoire un argument politique pour évincer leur adversaire commun. Une thèse d’ailleurs, qu’ils ont véhiculée depuis le début de leur manifestation, sans que personne n’ait fait attention. Il aura donc fallu que ce candidat a lâché ces propos polémiques, pour que tout le monde se rende compte de la dangerosité de la situation.
C’est à chaque citoyen de réfléchir désormais sur la question pour savoir à quel genre de personne ils veulent accorder les rênes du pays. Ceux qui sont pour l’unité nationale s’accorderont assurément à dire que le pays a besoin d’une personne capable d’unir les Malgaches dans leur diversité. C’est d’ailleurs l’une des tâches attendues de la part de ceux qui veulent diriger le pays un jour. C’est à chacun d’entre nous de défendre cette unité nationale à travers le choix que nous ferons dans quelques jours.
Tsilaviny Randriamanga