Quarante-trois ans au pouvoir sans interruption. Une longévité qui fait languir la grande majorité des dirigeants, ici ou ailleurs. Certes, c’est encore loin des soixante-dix ans de règne de la reine Elisabeth II, mais il n’en demeure pas moins que pour un chef d’Etat, c’est déjà le « graal ». Eh bien, le président Teodoro Obiang Nguema vient de le faire. Déjà réélu en 2016 avec 93,7% des suffrages, il vient de rempiler pour un nouveau mandat, avec un score « à la soviétique » de 94,9%. Son règne, c’est donc tout un pan de l’histoire de l’humanité.
Et pour cause, au moment où il a accédé au pouvoir, la dame de fer était encore à la manette au Royaume-Uni, l’Iran en pleine révolution et Madagascar était encore sous le régime de la seconde République. Il est probable aussi qu’une grande partie de la génération actuelle de son pays ne connaisse qu’un seul président, en sa personne. Tout comme lui, plusieurs chefs d’Etat comptabilisent plus de trente ans au pouvoir dans plusieurs pays d’Afrique, au grand dam de cette « communauté » qui se dit « internationale ». C’est qu’en dépit des tentatives de vanter la limitation de mandat, la culture politique reste différente d’un pays à l’autre. Et chaque population est « souveraine » de son choix qui correspond à ses aspirations.
Pour la Grande île, c’est aussi une autre histoire. Il fut un temps où certains présidents ont bien voulu rester le plus longtemps possible au pouvoir, mais la population en a décidé autrement. Toujours est-il que les périodes d’instabilité ont été accompagnées de la régression économique et donc, irrémédiablement, d’une lente marche vers le développement. Et si la solution se trouvait donc dans d’autres types de gouvernance ? Comme il est déjà indiqué par les analystes, il faudra encore quelques années de continuité de gouvernance pour remettre le pays sur la voie de ses pairs du continent.
Rakoto