Tahina Andrianandrasana: « Le taux de participation n’est pas un indice de légitimité »

« C’est le nombre des électeurs ayant voté en sa faveur et non le taux de participation qui permet de mesurer la légitimité d’un candidat vainqueur à l’élection », a expliqué hier le sénateur Tahina Andrianandrasana, tout en soulignant que ceux qui se sont abstenus ne sont pas obligatoirement contre le processus électoral.

Le taux de participation provisoire lors de l’élec­tion présidentielle du 16 novembre tourne actuellement autour de 45%. Un taux qui est pour l’heure inférieur à celui du premier tour de l’élection de 2018 qui était d’environ 47%. Ce chiffre fait actuellement l’objet de différentes interprétations de la part de certains politiciens qui affirment qu’un faible taux de participation aura un impact sur la légitimité du président qui sera élu. Une analyse qui est tout sauf raisonnable, selon le sénateur Tahina Andria­nandrasana qui avance que le taux de participation ne permet pas de mesurer la légitimité d’un président élu.
« D’après la loi, c’est le candidat qui obtient le plus grand nombre de voix qui est déclaré vainqueur dans une élection. La légitimité dépend du nombre d’électeurs qui ont voté en faveur d’un candidat », a ex­pliqué hier Tahina Andria­nandrasana, lors d’un entretien avec la presse au Palais d’Anosikely.

Electorat de droit

Le sénateur qui est, soit dit en passant juriste de formation, a indiqué que ce qu’il y a à Madagascar, c’est un électorat de droit. En d’autres termes, voter est un droit pour chaque citoyen qui peut choisir entre aller voter ou pas, ce qui n’est pas le cas dans des pays où s’applique le régime d’électorat de fonction. Dans cet autre type d’électorat, les citoyens doivent obligatoirement voter et peuvent parfois être sanctionnés.
« Les citoyens ont accompli leur devoir en tant que citoyen par deux manières. D’un côté, il y a ceux qui sont allés voter dans les bureaux de vote et de l’autre, il y a ceux qui se sont abstenus. Dans les deux cas, ils ont fait leur choix », a poursuivi Tahina Andrianan­dra­sana, soulignant au passage que s’abstenir ne veut pas dire obligatoirement s’opposer au processus.
Par ailleurs, le sénateur a fait remarquer que parmi ceux qui se sont abstenus figurent ceux qui ont préféré rester neutre vis-à-vis des candidats en lice. Ce qui, en d’autres termes, signifie que les citoyens qui ont élu le candidat vainqueur garantissent de facto la notoriété de celui-ci.

Tsilaviny Randriamanga

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