Dans moins de deux semaines, Andry Rajoelina sera investi pour un second mandat à la tête du pays. En attendant, la composition du futur gouvernement, est déjà sur toutes les lèvres. En effet, comme en 2019, la mise en place d’un nouveau gouvernement ne devrait pas attendre longtemps.
Normalement, le gouvernement qui assure actuellement l’expédition des affaires courantes, devrait déposer sa démission après l’investiture du nouveau président, le 16 décembre. La nomination d’un nouveau Premier ministre, devrait intervenir quelques jours après. A ce propos, Andry Rajoelina doit se conformer à la disposition de l’article 54 de la Constitution.
«Le président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l’Assemblée nationale». Actuellement, c’est toujours le groupe parlementaire IRD, qui détient cette majorité. Reste à savoir si ces élus vont encore maintenir Christian Ntsay à cette fonction qu’il occupe depuis 2018.
Une seule question se pose : l’actuel premier ministre, Christian Ntsay sera-t-il encore maintenu à son poste. Force est de constater qu’il détient le record de longévité à Mahazoarivo sauf qu’ il n’a pas été toujours le maître de son destin durant le premier mandat de Andry Rajoelina. Le spectre d’une motion de censure refait toujours surface à chaque session. En décembre 2022, les députés étaient même sur le point de passer à l’acte. 105 élus ont déjà signé la motion au palais de Tsimbazaza, mais finalement, la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, et le bureau permanent l’ont rejetée.
En dépit de cet échec, les deux camps ne semblent pas avoir enterré la hache de guerre. A titre d’exemple, le boycott par les députés de la séance de présentation du rapport d’activité des membres du gouvernement, durant la première session ordinaire de cette année.
Tractations
En coulisse, les tractations auraient déjà commencé. Reste à savoir si la personne nommée à cette poste fait l’unanimité au sein de la majorité à Tsimbazaza, alors que le président réélu, conformément à la Constitution, aura le dernier mot.
En tout cas, il serait fort probable que Christian Ntsay conserve son poste. En dépit d’un bilan non satisfaisant aux yeux de ses détracteurs, il a réussi sa mission, que ce soit en 2018 ou cette année. C’est-à-dire le maintien de la stabilité politique et l’organisation d’une élection apaisée.
Tsilaviny Randriamanga