On se trouve en pleine campagne de litchi. Il est certain que toute la ville de Toamasina d’où sont embarqués tous les litchis destinés aux marchés européens est en pleine effervescence. C’est toujours ainsi chaque année en cette période. Chaque minute compte pour remplir les quotas qui ont été convenus pour cette campagne.
Mais le marché local n’est pas en reste et la capitale est également touchée par cette effervescence. Effectivement, partout où on va, on trouve des marchands de litchis. La raison est que tout le monde en vend, espérant faire du profit sur une courte période bien déterminée, le litchi n’étant commercialisé, même à Madagascar, que sur quelques semaines seulement.
Toutefois, cette période de litchi apporte également son lot de problèmes. En cette période où le litchi envahit tous les coins et recoins des rues, les services de la voirie de la capitale ont fort à faire : Les détritus de litchi encombrent toutes les rues et les trottoirs. La raison est que les vendeurs de litchi, qu’ils soient ambulants ou non, abandonnent sur place toutes leurs ordures sans se soucier de la moindre propreté.
De plus, les consommateurs, et ils sont nombreux, n’éprouvent aucune gêne pour jeter un peu partout toutes les épluchures. Le litchi a cette particularité qu’il peut se consommer sans qu’on se salisse. Et comme il n’est disponible que sur une courte durée, tout le monde veut en profiter pour s’en gaver. Il est regrettable que pour une grande partie de la population, le concept de propreté n’ait aucun sens.
Le plus grave est que cette carence est doublée d’un manque de civisme. En effet, on peut considérer que ces comportements reflètent l’absence de prise de responsabilité vis-à-vis des autres. Le vrai problème est que beaucoup pensent qu’il y a des gens qui sont payés pour nettoyer la capitale et que de ce fait, ils peuvent agir n’importe comment. Or, ils doivent savoir que la propreté est l’affaire de tous.
On peut être certain que, même si la Commune urbaine d’Antananarivo s’efforçait d’installer des poubelles tous les dix mètres sur les trottoirs, les gens ne se donneraient pas la peine de jeter toutes les ordures dans ces poubelles. Pourtant, il est bien facile de garder toutes les épluchures dans un sachet en attendant de s’en débarrasser dans une poubelle ou un bac à ordure disponible.
Quoi qu’il en soit, tout compte fait, il y a toute une éducation à parfaire. Et toutes ces lacunes se sont accumulées depuis des décennies. Pour l’instant, à tous ceux qui s’efforcent, quotidiennement, de nettoyer les rues de la capitale, on ne peut que leur dire : Bon courage !
Aimé Andrianina