Les exportations de Madagascar en matière de produits agricoles biologiques dépassent les 250 millions de dollars US. Le marché mondial du bio, quant à lui, représente 125 milliards de dollars US. La Grande île dispose encore d’une belle marge de développement grâce à la diversité et l’originalité de ses produits.
Dans la plupart des filières bio, Madagascar est championne. Allant des épices (vanille, girofle…) aux fruits et légumes transformés (confitures, haricots verts en conserve…), en passant par les huiles essentielles (vanille, girofle, ylang-ylang…), les crevettes bio, la Grande île se positionne idéalement dans l’échiquier mondial du marché bio.
Le Syndicat malgache de l’agriculture biologique (Symabio) recense actuellement plus de 70.000 producteurs et 350 opérateurs certifiés dans les fonctions de collecte, de transformation, de conditionnement et d’exportation. Bien que les données précises et fiables fassent encore défaut, le Symabio estime que le chiffre d’affaires annuel du secteur est actuellement supérieur à 190 millions de dollars US. Ce qui le placerait à plus de 10% de la totalité des exportations agricoles malgaches estimées en 2020 à 1,2 milliard de dollars US.
« Les volumes exportés en 2020, de l’ordre de 5800 tonnes contre à peine 800 tonnes en 2009, sont dominés par le cacao (35%), les légumes (20%), les fruits tropicaux (12%), les épices et condiments (22%), les huiles essentielles et végétales (6%) et la vanille (3%) », rapporte le Symabio. Et pour le président du Conseil d’administration du Symabio, Heriniaina Ramboatiana, « Ces atouts de Madagascar en matière de produits bio, lui donnent encore une belle marge lui permettant d’augmenter le potentiel de développement grâce à la diversité et l’originalité de ses produits ».
Appui du GIZ – Prada
Les opérateurs certifiés « Bio » en général et les membres du Symabio en particulier, sont en majorité de petites entreprises exportatrices qui doivent encore renforcer leurs capacités. L’enjeu étant d’atteindre le niveau élevé de normes et standards prérequis pour accéder aux opérateurs de marchés internationaux. Un mémorandum of understanding (MoU) entre le Symabio et la GIZ à travers le Projet d’adaptation des chaînes de valeur agricoles au changement climatique (Prada) a ainsi été signé vendredi dans les locaux du GIZ – Prada à Ivandry.
Ce partenariat concerne la subvention locale sur la promotion de l’agriculture biologique ainsi que sur le développement économique et structurel du syndicat. Selon les explications du chef de projet principal de Prada, le Dr Hermann Van Boemmel, « Nous cherchons à développer encore plus notre collaboration nouée depuis 2018. Nous allons soutenir clairement trois années de plus Symabio pour développer davantage le fort potentiel du secteur bio à Madagascar sur le marché international ».
En effet, « Même si du côté de la production en termes de qualité, ces petites entreprises peuvent concurrencer le niveau de standing attendu, en contrepartie, la mise à l’échelle commerciale (en quantité) et la légalité (normes européennes et panafricaines) sont encore à renforcer », note pour sa part Marinah Rakotoniaina, directeur de l’Appui à l’organisation des producteurs et de l’agrobusiness, du ministère de l’Agriculture.
Comme le Grand Sud fait partie des axes à forte potentialité, GIZ- Prada se concentrera plus dans les régions Atsimo Atsinanana, Androy et Anosy.
Arh.