«Ce moment bizarre entre Noël et le jour de l’an où on ne sait même pas quel jour de la semaine on est». C’est l’intitulé d’une photo d’une femme, Phoebe de la série américaine Friends, assise sur un canapé et qui semble totalement perdue, circulant sur la toile, depuis hier, et qui fait beaucoup rire les internautes. Effectivement, la photo révèle automatiquement la sensation qu’on a au lendemain de la fête de Noël et que, déjà, on se prépare pour celle de fin d’année. Et encore plus pour les travailleurs, aussi bien dans le secteur public que dans
le privé, les employés se retrouvent souvent dans un état de léthargie extrême durant cette courte période.
En 2015, une journaliste du Washington Post avait donné un nom à cette «zone morte». Il s’agit, selon Petula Dvorak, de la «semaine zombie», ou «zombie week». Pour elle, cet «abysse» entre Noël et le 1er janvier est une sorte de purgatoire somnambulant peuplé d’employés à moitié vivants. Effectivement, c’est le cas dans la plupart des secteurs, notamment pour ceux qui travaillent dans les bureaux, même les journalistes peinent à trouver des sujets à écrire. Certains, plus malins, peuvent tout de suite trouver quelques astuces à travers des sujets d’anticipation, de rétrospectives ou encore, pour d’autres des interviews bien préparées à l’avance. C’est encore pire pour ceux qui ont abusé d’alcool durant la nuit du 25 décembre d’autant plus que cette année, la fête de la Nativité est tombée un lundi, et
donc en début de semaine. Il aura donc fallu retrouver au plus vite les esprits le lendemain, le mardi d’après. Et c’est loin d’être gagné d’avance.
Le désert
Dans le secteur privé, on tente tant bien que mal de donner les moyens d’arriver au bureau à l’heure habituelle même si, dans la plupart des cas, le cœur n’y est pas du tout. D’autant que la plupart des collègues sont en vacances car le système de rotation a été déjà établi à l’avance, au point que seuls quelques employés sont au bureau. Quant à l’administration publique, une grande partie du personnel a déjà déserté les bureaux. Il faut noter que cette année, à part la fête de la Nativité, la période coïncide, heureusement ou malheureusement, c’est selon, à la période de flottement au niveau des responsables étatiques avec la démission logique du gouvernement en place. Pour ceux qui n’ont pas de poste de responsabilité donc, la tête se trouve ailleurs.
En tout cas, il y en a qui attend cette période de pied ferme. Ce sont d’abord les amateurs du foot anglais et, ensuite, les commerçants qui attendent déjà les travailleurs du secteur privé. Pour les férus du ballon rond, malgré les fêtes de Noël, en effet, les compétitions sportives se poursuivent avec ce qu’on appelle le «boxing day». Une tradition qui, pour les Britanniques, remonte bien avant, au 15e siècle, et que chez nous on dit «Tsy mbola hita izay maharatsy azy» ou littéralement «on n’a pas encore vu ce qui est mal dans tout cela». Place donc aux matchs de foot.
Quant aux commerçants, l’ambiance de fête stimule les marchés. Le réveillon constitue d’ailleurs une fête commerciale par excellence, notamment pour ceux qui ont raté le Père Noël. Chaque commerçant sort de sa léthargie et s’habille de ses plus belles parures pour célébrer le nouvel an avec les promotions en tout genre, car tous les moyens sont bons pour attirer une clientèle avide d’achat. Ceci étant, le temps d’un instant, la période entre la fête de la Nativité et le nouvel an est une aubaine pour les commerçants loin d’une semaine de zombie pour les travailleurs.
Rakoto