Cela passait presque inaperçu. Lors de sa prise de fonction, la nouvelle ministre du Travail, de l’emploi et de la fonction publique vient de déclarer, « je ferais de ma priorité, l’assainissement des concours de la fonction publique et le recrutement des agents de l’Etat. Mais également l’accélération du traitement des dossiers, à travers la digitalisation » (sic). Voilà des mots qui résument les grands maux qui gangrènent l’administration depuis des années. En effet, une grande majorité de nouveaux diplômés n’ont plus confiance
à des concours « propres » et ceux qui réussissent ont été probablement pistonnés quelque part.
Il en est de même pour les agents de l’Etat qui, dans la plupart des cas également, se font de bouche à oreille, donc sans véritable recrutement sur mérite. Certaines administrations ont tenté, ces derniers temps, d’afficher un semblant de transparence mais c’est plus pour
la forme que le fonds. Comme en témoigne, le recrutement des maîtres Fram dans les localités les plus reculées. Par conséquent, on fait face à des enseignants incapables de comprendre eux-mêmes ce qu’ils enseignent à l’école et que, irrémédiablement, les niveaux des élèves continuent de s’écrouler. Sans oublier que la lenteur du traitement des dossiers au sein de l’administration laisse toujours à désirer.
« Trop beau pour être vrai », a-t-on la tentation de dire, après les propos de la nouvelle ministre. Le doute des uns et des autres est légitime. Et pour cause, ce n’est pas la première fois qu’un responsable politique fait une telle annonce mais, comme certains sont habitués à prendre les chemins les plus courts, il y a toujours des failles. On verra donc, dans les jours et les mois à venir, si elle peut arriver exactement à juguler ces maux. Quoique, pour le moment, le contexte peut lui donner une occasion de plancher vraiment sur ces problèmes.
D’autant plus que le président de la République vient de déclarer, à deux reprises ces derniers mois, que la lutte contre la corruption fera désormais partie de ses priorités. C’est dire que la nouvelle ministre devra disposer des coudées franches afin de mener efficacement cette lutte au niveau de son Département. Sans oublier qu’en tant qu’issue du sérail, en passant, elle a été directrice générale au sein dudit ministère pendant plusieurs années, elle peut disposer d’information qui n’est pas à la portée du grand public.
Cela étant, comme le dit un proverbe malgache, les paroles peuvent être prononcées mais c’est à travers les actes que les résultats seront jugés. Dans quelques mois, chacun pourra mesurer les actes prises par son département.
Rakoto