La beauté de la Ville des Mille

Les fortes pluies successives de ces derniers jours sont en train de créer une psychose au niveau de la population de la capitale. En sont sujets aussi bien ceux qui habitent sur les hauteurs que ceux dans la partie basse de la ville. Pour les premiers, ce sont les éboulements qui constituent le principal danger. De nombreux quartiers en sont exposés et cela pourrait entraîner une tragédie.
Des cas similaires se sont déjà produits, il n’y a pas longtemps. Et cela a marqué les es­prits. Mais en fait, quelles mesures ont été prises entre-temps afin de minimiser les ris­ques ? Pour le moment, comme solution, on n’a trouvé mieux que de faire évacuer les habitants vivants dans les endroits exposés à ces risques d’éboulement chaque année pendant la saison de pluie.
De plus, on fait dé­truire les blocs de rocher qui présentent un énorme risque immédiat de se détacher de l’ensemble. Ces actions sont-elles suffisantes ou bien s’agit-il seulement de pallier au danger imminent ? Le délogement des habitants est évidement juste un palliatif. Mais on n’a jamais cherché une solution définitive telle renforcer toutes les pentes.
Il se pourrait bien que c’est une technologie qui n’est pas encore réalisable dans le pays. Il faut bien y songer un de ces jours car, autrement, si on laissait les éboulements l’emporter chaque année, au bout du temps, c’est tout l’aspect physique de la capitale qui va changer sérieusement. A la longue, c’est toute la partie de la haute ville qui disparaitra.
Pour les habitants qui vivent sur les zones peu relevées, le spectre des inondations est toujours vivace quoiqu’un tel phénomène de grande ampleur ne soit plus arrivé depuis un certain temps. Même les prévisions de la météo selon lesquelles il fera beau dans les prochains jours ne sont pas de nature à rassurer la population tananarivienne.
La raison est qu’on ne sait pas encore jusqu’à quel niveau l’eau montera-t-elle. Et cela n’est généralement constaté que quelques jours après l’arrêt des fortes pluies. D’autres facteurs non moins importants accentuent ces risques d’inondation. Parmi ceux-ci, on peut citer, entre autres, les remblayages non autorisés, les constructions illicites sur les points d’évacuation d’eau, l’obstruction des canaux d’évacuation…
Quoi qu’il en soit, les inondations et les éboulements ne sont pas les seuls dangers qui me­nacent la capitale. L’al­ternance des fortes pluies et la grande chaleur qui s’ensuit risque d’entraîner un phénomène d’effondrement de certaines bâtisses. Ce sont les vieilles constructions qui en souffrent généralement. Et il y en a beaucoup dans la capitale. Pourtant, ce sont elles qui font la beauté la Ville des Mille.

Aimé Andrianina

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