Ils pensaient pouvoir échapper aux évaluations en se la coulant doucement sans rendre des comptes. Comme leur circonscription se trouve loin du brouhaha politique du centre névralgique du pouvoir, ils pensaient pouvoir échapper à l’œil vigilant de l’Exécutif. Rien n’échappe au contrôle. D’ailleurs, trois d’entre eux ont été sur la sellette, lors du dernier conseil des ministres.
Ils, ce sont les gouverneurs des régions, dont la première cohorte a pris fonction dès 2019. Annoncée à maintes reprises par le chef de l’Etat, en effet, leur évaluation n’a jamais pu aboutir, ou du moins, rendue publique contrairement à celle des membres du gouvernement qui ont connu pas mal de changements.
Alors que certains sont devenus ministres, à l’instar du ministre de l’Intérieur et de la ministre de la Population, une ascension fulgurante en passant, ou encore l’ancien ministre des Travaux publics, d’autres ont été remerciés. Sur les onze nommés en 2019, il ne reste plus que cinq actuellement en service. Il s’agit des gouverneurs des régions Androy, Atsimo Andrefana, Sofia, Analamanga, Itasy et Matsiatra Ambony. Cela ne signifie pas que leur poste ne soit pas éjectable car finalement, en dépit de ce que certains pourraient tenter de croire, l’Exécutif suit de près les actions au niveau des régions. C’est d’ailleurs pour cela que d’autres ont été très vite remerciés.
Cela dit, il est évident que chaque responsable au niveau de l’administration publique, en particulier ceux nommés en conseil des ministres, devraient rendre des comptes. Le concept de redevalibilité, n’est plus un vain mot. Comme en témoignent les consignes présidentielles sur les cent premiers jours de son nouveau quinquennat. Les feuilles de route au niveau de chaque ministère dévoilées lors de la dernière rencontre hebdomadaire de l’Exécutif ont été aussi claires à ce propos. Désormais, plus de place au tâtonnement.
Rakoto