Littérature: les femmes malgaches dynamisent le milieu

A Madagascar, les femmes sont plus actives dans le monde de la littérature. Cette année, elles continuent d’alimenter et promouvoir le secteur, ainsi que d’inspirer les lecteurs.

Dans nos colonnes, hier, nous avons in­for­mé de la tournée lit­téraire de Michèle Rakotoson, durant laquelle elle effectuera une quinzaine de rencontres en France et à Bamako. L’an passé, l’écrivaine Hary Ra­bary vient de sortir son dernier livre intitulé «#ZaKoa», inspiré du mouvement international #MeToo. Ces deux dernières années, l’édition Karné, dirigée par Ravaka Mihamina, qui cartonne également avec ses magazines pour enfant, vient récemment de rééditer le livre de M. Njo intitulé «Lisy Mianjoria». En outre, Diary Nofy est un programme littéraire dirigé par Tinawati Soesianto…
Par ailleurs, l’éditrice Ma­rie Michèle Razafitsalama vient d’obtenir au mois de décembre le prix international «Aliou sow» de la meil­leure carrière d’un professionnel de l’édition jeunesse en Afrique. L’an passé, la bédéiste Catmouse James a reçu le grand Prix du festival Cyclone BD et qui se trouve aussi actuellement à Angou­lême pour le grand festival de BD. Sans oublier les femmes à la tête des associations d’écrivains, comme Hajaina Andri­a­­na­solo, présidente d’Ha­va­tsa Upem, ou encore Ra­be­ha­ja présidente de l’association Opération Bokiko. Ou encore Esther Randria­ma­monjy, du haut de ses neuf décennies, continue d’être active dans le milieu. Et la liste est longue.
Des livres prévus cette année
«Je suis surprise de voir les jeunes femmes comme Ravaka Mihamina qui comptent ne gagner leur vie qu’à l’aide de livres, un secteur qui reste pourtant difficile au pays», s’étonne Michèle Rakotoson avec ses dizaines d’années de carrière dans le milieu. En effet, la gent féminine reste bien active dans le domaine et semble bien tenir le coup.
Cette année, ces femmes de lettres prévoient de redoubler d’efforts et de développer davantage la littérature malgache. Soutenus par le programme Ressources éducatives, des livres réalisés en majorité par des femmes sortiront bientôt et dont le thème principal est la littérature jeunesse. De son côté, l’association Opération Bokiko propose aussi un programme varié, cette année, à part les habituels ateliers d’écriture ou de lecture, des caravanes de livres, divers salons. En effet, elle collabore actuellement avec d’autres maisons d’édition pour sortir de nouveaux livres, cette année. «Par rapport aux autres éditions, nous voudrions diversifier nos livres», explique l’un des membres de l’association Opération Bokiko.

Problème de diffusion
Cette année, ces femmes de lettres semblent encore bien déterminées à développer davantage le secteur, depuis l’écriture d’un projet littéraire jusqu’à l’édition. Même si elles sont bien dynamiques dans le milieu, elles ont besoin de soutien pour développer davantage la littérature. «Seulement, nous rencontrons un sérieux problème dans le domaine de la diffusion», regrette l’éditrice Ravaka Mihamina. Ce point reste encore à améliorer, cette année, et l’industrie du livre commencera petit à petit à s’installer au pays.

Holy Danielle

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