Madagascar a été confronté à des défis majeurs dans la diversification économique, pour stimuler une croissance plus soutenue. Entre 2013 et 2019, seul le secteur minier a été le principal moteur de la croissance économique malgache, représentant environ 30% du PIB, selon la Banque mondiale.
Dans ses prévisions économiques publiées en 2022, la Banque mondiale a noté que la reprise de l’exploitation minière et une demande mondiale renforcée, ont stimulé les exportations à Madagascar. Et malgré la récession en 2020, les exportations minières ont connu un rebond, contribuant à la croissance du PIB au cours du troisième trimestre 2021, en particulier grâce à l’exploitation minière d’Ambatovy.
En 2021, le ministère de l’Economie et des finances (MEF), a confirmé un rebond significatif de 19,7% dans le secteur secondaire, y compris les mines. En 2022, la croissance de 13,7% a été principalement attribuable à l’industrie extractive. Les exportations de nickel auraient augmenté de 55,5%, celles du cobalt de 11,6% et du graphite de 32%.
Cependant, la Banque mondiale prévient que la dépendance excessive à l’égard d’un seul secteur, peut rendre l’économie vulnérable aux fluctuations des prix des matières premières. Le MEF a également anticipé une baisse de la demande pour les produits minéraux, en raison de la diminution des cours sur le marché international.
Malgré la course vers le contrôle de la chaîne d’approvisionnement en minerais nécessaires à la transition énergétique comme le nickel, le cobalt, le graphite et le lithium, le ministère estime que cette dynamique du secteur extractif devrait être soutenue par l’application du nouveau code minier dans le contexte international de transition énergétique.
Des réformes jugées gagnantes
Pour développer davantage le secteur minier de Madagascar et stimuler l’activité économique, l’administration minière encourage le développement d’initiatives d’envergure. Aussi, elle cherche à professionnaliser les artisans miniers pour améliorer leurs pratiques et contribuer de manière plus efficace au développement du secteur.
Parmi les actions de la stratégie d’assainissement, la mise en place d’une Centrale de l’or et d’un laboratoire des mines. Des installations conformes aux normes internationales pour le traitement de l’or et l’analyse des minéraux. L’objectif est d’accroître la part du secteur minier dans le PIB national.
En effet, des révisions du code minier ou encore de la nouvelle loi sur les investissements, ont été entreprises en collaboration avec des institutions telles que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD) et des représentants du secteur minier pour optimiser les recettes du secteur. Les réformes en cours devraient améliorer le recouvrement des recettes minières, selon le rapport de la quatrième revue du programme sur la Facilité élargie de crédit (FEC) avec le FMI.
Pour la Chambre des mines de Madagascar, le secteur minier peut apporter d’importantes retombées économiques, telles que l’augmentation des recettes d’exportation, fiscales, la création d’emplois et le développement d’infrastructures structurantes.
Par contre, la Chambre des mines souligne la nécessité de lever les blocages pour permettre aux opérateurs miniers de contribuer pleinement au développement du pays, sachant que Madagascar a déjà manqué des opportunités en raison du gel des permis miniers pendant 14 ans. Une étude de la Banque mondiale indique que sans ce gel, la contribution du secteur extractif au PIB devrait pouvoir atteindre 14% d’ici 2025, contre moins de 5% actuellement.
Arh.