Les travaux d’extension du port de Toamasina sont achevés à 60%, selon le directeur général de la Société du port à gestion autonome de Toamasina (Spat), Christian Avelin Eddy. En 2023, le port a géré environ 220.000 conteneurs, un chiffre qui pourrait quadrupler d’ici 2035.
L’agrandissement du port de Toamasina, actuellement en cours, est un des projets les plus significatifs entrepris par l’Etat et la Spat, l’autorité en charge de la gestion et de l’exploitation du port de Toamasina. Le projet d’extension, ajoutant 25 ha aux 70 ha existants, prévoit initialement d’élargir la zone de stockage des conteneurs sur une superficie totale de 10 ha d’ici 2026.
Les travaux d’extension proprement dits ont débuté en avril 2018 pour une durée de sept ans. Mais la crise sanitaire liée au Covid-19 en 2020 et 2021 a retardé l’avancement des travaux. «Actuellement, nous enregistrons plus de 60% du taux d’avancement des travaux d’extension», a confié le DG de la Spat.
Les travaux incluent la construction d’un nouveau quai, le quai C4 long de 470 m et de 16 m de profondeur, capable d’accueillir des cargos de grande envergure. Des milliers de blocs d’absorption d’eau en béton ont été fabriqués sur place, dont une grande partie est utilisée pour le prolongement du brise-lame sur 345 m. Ces travaux ont débuté en mars 2021 et officiellement achevés à la fin du mois de novembre 2023.
La première tranche des travaux au niveau du terminal conteneur entamée en avril 2022 est en voie d’achèvement. Le chantier de l’extension du terre-plein sur 10 hectares devrait être livré en 2025 pour accompagner la croissance annuelle des futurs trafics et pour soutenir ce poumon dont dépend en grande partie l’économie nationale. La Spat prévoit également que le flux traité sur le port sera triplé après la livraison totale de ce chantier.
Un million de conteneurs
en 2035
A en croire Christian Avelin Eddy, les plus belles performances était enregistrées en 2019, année durant laquelle le port a traité plus de 250.000 conteneurs alors que le terminal conteneur existant ne peut accueillir que 175.000 conteneurs. «2019 était une année record juste après la réalisation du terre-plein de 10 ha sur fonds propres de la Spat pour la société Madagascar International Container Terminal Services Limited (MICTSL)», a-t-il indiqué.
Une fois encore, la crise du Covid-19 a freiné cette dynamique. Mais le trafic a repris ces deux dernières années. «En 2023, le port a géré environ 220.000 conteneurs. Et ce chiffre pourrait quadrupler d’ici 2035 sachant que l’extension permettra de traiter un million de conteneurs d’ici dix ans», selon les projections de la Spat.
Pour dire que l’ensemble de ces travaux sont plus qu’une nécessité face à la dynamique concurrentielle des ports de l’océan Indien. Sachant également que 100% des hydrocarbures et 75% des marchandises qui entrent et sortent de Madagascar transitent au port de Toamasina.
Rappelons que les coûts des travaux annoncés pour l’extension du grand port de l’Est sont de 639 millions de dollars. L’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) a accordé un prêt de 411 millions de dollars à l’Etat, remboursable sur 40 ans. L’Etat malgache participe à hauteur de 228 millions de dollars.
Arh.