La polémique sur la saisie de bois de rose à Dar es Salam (Tanzanie) en 2022, enflamme les réseaux sociaux. Le directeur général des Douanes malgaches, le Dr Ernest Zafivanona Lainkana, remet les pendules à l’heure.
Il ne s’agit pas d’une récente saisie car cette affaire remonte au mois de mai 2014. A l’époque, 34 conteneurs de 20 pieds, environ 670 tonnes, pour une valeur estimée à 13 millions de dollars, ont été saisis au port de Mombasa (Kenya), suite aux soupçons de violation des réglementations relatives aux produits de l’annexe 2 de la Convention sur le commerce international des espèces de faunes et de flores sauvages menacées d’extinction (CITES). Ces marchandises étaient initialement en provenance de Madagascar, à destination de Hong Kong, en Chine.
Puis en décembre 2022, cette même cargaison sur le point d’être expédié vers Dubai aux Emirats arabes unis, a de nouveau été saisie à Dar es Salam (Tanzanie). A vrai dire, Beaucoup de désinformation est répandue sur le sujet faisant croire à la population qu’il s’agit d’un nouveau trafic de bois de rose. D’ailleurs, l’Etat malgache a déjà engagé des négociations avec le gouvernement tanzanien pour leur rapatriement.
Procédures complexes
Près de dix ans après la saisie de 2014, le gouvernement malgache a déjà engagé des négociations avec la Tanzanie pour le rapatriement de cette précieuse cargaison. Devant la presse hier, le directeur général des Douanes malgaches, le Dr Ernest Zafivanona Lainkana a déclaré que «des démarches pour le rapatriement de ces marchandises ont été initiées dès le début de l’année 2023, quelques mois après la saisie de la cargaison à Dar es Salam».
Selon lui, les discussions ont été prometteuses, mais le processus reste complexe. Car la situation a été compliquée par une nouvelle saisie de la même cargaison destinée à Dubaï, aux Emirats arabes unis, en décembre 2022, ce equi a rendu les négociations difficiles.
A noter que cette saisie intervient après que le port de Mombasa ait relâché la cargaison, suscitant des critiques de l’organisation Saving Endangered Species through Education and Justice (Seej) Africa en février 2023. Cette dernière a exprimé sa préoccupation concernant la décision de la justice kényane qui a donné raison à une société chinoise ayant acheté le bois de rose, tout en ordonnant la restitution de la cargaison.
Entre-temps, les bois de rose ont été transférés dans 22 conteneurs de 40 pieds, réduisant leur nombre par rapport à la saisie initiale en 2014 où ils étaient déposés dans 34 conteneurs de 20 pieds. Cette réduction a soulevé des questions sur la possibilité de perte ou de trafic illégal au cours de ces dix années mouvementées.
Et le DG des Douanes de préciser: «En novembre 2023, trois personnes de la douane ont été dépêchées en Tanzanie pour négocier les procédures à mettre en place afin de ramener les bois de rose à Madagascar». Les autorités malgaches se montrent néanmoins optimistes quant à la possibilité de récupérer ces bois précieux.
Les négociations en cours entre Madagascar et la Tanzanie reflètent les défis persistants dans la lutte contre le commerce illégal de bois précieux et soulignent la nécessité d’une coopération régionale pour garantir la préservation des espèces en danger et l’application efficace des lois environnementales internationales.
Arh.