A la fois écrivain et poète, membre de Faribolana Sandratra, journaliste, Zo Maminirina est aussi un comédien bien actif dans le domaine du théâtre radiophonique malgache. Presque tous les soirs, sa voix résonne dans quelques ondes de la capitale, entre autres Kolo FM. La semaine passée, au Cercle germano-malagasy / Goethe Zentrum (CGM/GZ), il était sur scène pour dévoiler au grand public ce métier qui intrigue les auditeurs, à travers un spectacle baptisé « Misy Mihaino ». Nous en avons profité pour l’interviewer.
(*) Les Nouvelles : Avec Faribolana Sandratra, vous avez l’habitude de vous produire sur scène en racontant des bribes d’histoires à travers vos œuvres. Le spectacle au CGM/GZ est-il différent ?
(-) Zo Maminirina : Oui. Effectivement, les deux genres de spectacles racontent tous une histoire, mais la manière de la raconter est différente. Au CGM/GZ, notre objectif est de démontrer au grand public comment réaliser des pièces radiophoniques, avec tous les effets sonores, les bruitages, les émotions à évoquer dans chaque scène… Cet art continue à séduire beaucoup de Malgaches, même actuellement. Assis devant une table avec des micros, Christophe Rabearimanana, Nofy, Mampandriniaina Manitra, Nirava, Sylvia Randrianantoandro, Hanjariliva, Tolotra Arinandriana et moi, avons lu trois pièces différentes. La première était une comédie intitulée «Radara sy Parasy ». La seconde, « Nofy Ratsy », adoptait un style plus effrayant. Et la dernière était une pièce pleine de suspenses, écrite par Itokiana. Chacun de ces trois styles a sa singularité.
* Parmi ces plusieurs pièces que vous avez jouées, laquelle vous a le plus marquée ?
– J’ai exercé ce métier depuis plusieurs décennies, presque une quarantaine d’années. Je ne me souviens plus de tout ce que j’ai fait. En tout cas, ce qui m’a le plus marqué est quand je devais jouer un Chinois censé parler avec un accent étranger. A chaque mot, je devais faire attention parce qu’en général, les Chinois remplacent le « r » par le « l ». J’ai mis beaucoup de temps à assimiler le tout, mais une fois au studio, tout se passait très bien. Par ailleurs, j’aime particulièrement jouer des personnages comiques et hilarants.
* Pour réaliser une pièce d’une heure par exemple, il vous faut combien d’heures pour l’enregistrer ?
– Une journée. Sans parler de l’écriture de l’histoire, l’enregistrement exige aussi un long travail. Parfois, nous avons les textes bien en avance. Dans ce cas, l’enregistrement se fait plus rapidement. Mais dans certains cas, nous ne les recevons que quelques minutes avant la prise de son. Une fois que toutes nos voix sont enregistrées, le réalisateur doit encore monter toute la pièce en intégrant les bruitages et les autres musiques de fond… Mais ce qui est décevant dans ce domaine en général, est qu’après tout ce long travail, nous découvrons que certains vendent une pièce radiophonique à 500 ariary sur les réseaux sociaux.
Holy Danielle