A l’occasion de la célébration de la Journée de l’industrialisation en Afrique, il a été fièrement annoncé que «la révolution industrielle est en marche» dans le pays, que de nombreux projets industriels sont en cours pour booster l’économie, à travers le développement du secteur privé.
Sur le papier, les projets envisagés ne souffrent d’aucune critique : Construction d’une nouvelle cimenterie totalement intégrée car n’utilisant que des intrants locaux, des projets de sucrerie… Et il ne s’agit pas seulement de grands projets. De nombreuses mini industries sont également prévues.
Seulement, par l’intermédiaire du Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP), ce secteur privé vient également de manifester son inquiétude quant à l’absence de visibilité pour l’année 2023. Cela est dû principalement à ce que sera l’environnement des affaires à l’approche de la prochaine élection présidentielle qui pour le moment reste floue.
Effectivement, les entreprises privées éprouvent toujours des inquiétudes en pareille circonstance. Ce que le pays a vécu pendant les précédentes présidentielles légitiment ces inquiétudes. A chaque fois, on a constaté une certaine période d’instabilité plus ou moins longue qui porte préjudice aux entreprises.
Et aujourd’hui, l’environnement politique est déjà des plus tendus avec cette menace de motion de censure brandie par les députés à l’encontre du gouvernement. On se demande si le pays ne traverse pas déjà par une crise institutionnelle. Si c’était le cas, ce ne serait pas bon pour les affaires.
Pourtant, les opportunités existent que ce soit sur le plan national ou au niveau international. Mais il semble qu’on ait oublié l’essentiel, qu’il s’agit de projet de grandes ou petites industries. Avant toute chose, chaque projet, il faut d’abord voir avec quelle énergie va-t-on faire tourner chaque nouvelle industrie, qu’elle soit grande ou petite.
Tout tourne et dépend de l’énergie disponible. Bien sûr, c’est bien qu’on ait récemment inauguré une nouvelle unité de production d’énergie hydroélectrique, mais l’offre est toujours loin de satisfaire la demande. Elle n’a pas permis de mettre fin définitivement aux délestages intempestifs. Loin de là s’en faut.
Et pour arriver à concrétiser tous ces projets d’industrie, il faut que les entreprises disposent de l’énergie nécessaire. Et si on n’arrive pas à produire une plus grande quantité d’énergie, il va de soi que le peu disponible sera surfacturé. Or, le coût de l’énergie relativement élevé a toujours été l’un des principaux facteurs de blocage de l’arrivée de nouveaux investissements.
Déjà, avec la facturation actuelle de l’énergie, les entreprises éprouvent des difficultés pour s’en sortir. Aussi, si jamais, on décidait encore à rendre plus élevé le coût de
l’énergie, les entreprises verraient leurs marges se réduire d’autant. Et il ne faut pas oublier que c’est cette marge qui, finalement, amène les investisseurs à venir ou non.
Aimé Andrianina