Droits humains. C’est de nouveau autour de ce concept que les donneurs de leçon s’érigent contre la modification du Code pénal et montent au filet pour dénoncer la castration chimique des violeurs. Comme toujours, dans de telles circonstances, le débat passe de l’autre côté. Au lieu de charger les « coupables », les regards se tournent maintenant vers les victimes. Et c’est vraiment dommage. Amnesty international avait récemment indiqué que le fait de procéder à la castration chimique ou chirurgicale, constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant, à titre de châtiment contre les personnes reconnues coupables de viols sur mineurs et cela n’est pas compatible avec les dispositions constitutionnelles contre la torture et les mauvais traitements, pas plus qu’avec les normes régionales et internationales relatives aux droits humains.
Pour autant, est-ce que cette organisation s’est-elle déjà prononcée en faveur des victimes du viol ? Est qu’Amnesty International a envoyé un soutien aux proches parents des enfants dont la vie est détruite à cause de ces bassesses d’esprit ? Où étaient les pourfendeurs de la castration durant toutes ces périodes ? Il est en effet étrange que pendant tout ce temps, le sujet n’a pas fait l’objet de discussion entre les partenaires, mais que bizarrement, au moment où le gouvernement a choisi de frapper, ne serait-ce que par précaution, que des donneurs de leçon s’érigent en défenseurs de droits humains, et donc des violeurs. Pourquoi ne pas aller expliquer à cette fillette de 13 ans violée par ses proches parents, à Toamasina, que la vie de son bourreau est plus importante que la sienne ?
Cela étant, dire que les autorités malgaches doivent prioriser telle ou telle approche, c’est bien, mais il faudrait arrêter de mettre à tout prix en avant le droit des « coupables » avant celui des victimes, car ces derniers sont aussi des humains.
Rakoto