Vie économique: Madagascar entre défis persistants et lueurs d’espoir

Des obstacles économiques majeurs persistent à Madagascar. Selon le Cercle de réflexion des économistes de Madagascar (Crem), « le pays demeure confronté à une croissance insuffisante et une pauvreté endémique… ».

Dressant un bilan de la vie économique de Madagascar, le Crem, dirigé par le Pr. David Rakoto en tant que président du Conseil d’administration pour les deux prochaines années, a déclaré que « Depuis des décennies, Madagascar a enregistré une croissance insuffisante et une pauvreté persistante qui peuvent s’expliquer par la faiblesse de la gouvernance, un développement inadéquat du capital humain et physique et une transformation structurelle lente ».
La croissance économi­que s’est ralentie, passant de 5,7% en 2021 à 3,8% en 2022, en grande partie causée par la guerre en Ukraine et des chocs climatiques. Cepen­dant, des perspectives plus optimistes se dessinent pour les années à venir, avec une prévision de croissance avoisinant les 4,7% d’ici 2024-2025.
« Malgré cette embellie, le taux de pauvreté demeure alarmant, atteignant 75% en 2022, selon les normes nationales », déplore le PCA du Crem.

Inflation

La situation est également marquée par des pressions inflationnistes croissantes, portant l’inflation à 11,3% en juin 2023. « Bien que des efforts soient déployés pour la contenir, une légère baisse à 8,5% est prévue d’ici 2024-2025 », note ce think tank regroupant les économistes du pays.
L’inflation à Madagascar est en grande partie attribuable à la dépendance du pays vis-à-vis des importations de pétrole et la hausse des prix sur les marchés mondiaux. En parallèle, des facteurs internes ont exacerbé la pression inflationniste, tels que la dépréciation de l’ariary par rapport au dollar et à l’euro, affectant directement les produits importés et augmentant les prix sur le marché local. La pandémie de Covid-19 a également réduit la production et augmenté les coûts pour de nombreuses entreprises.
« De plus, la faiblesse des investissements dans l’agriculture et l’industrie manufacturière, a limité la production nationale, obligeant le pays à dépendre davantage des importations, ce qui a également entraîné une augmentation des prix », selon toujours le Crem.
En dépit de ces défis, le Crem estime que Madagas­car entrevoit des perspectives encourageantes, notamment à travers l’améliora­tion progressive de son exécution budgétaire et la mise en œuvre de projets gouvernementaux prioritaires. Cepen­dant, pour réaliser pleinement son potentiel économique, le pays devra s’attaquer de manière résolue à ses pro­blèmes structurels tout en renforçant sa résilience face aux chocs externes.

Arh.

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