Pagaille au sein de l’Assemblée nationale. La motion de censure déposée mercredi a été déclarée irrecevable par la présidente de la Chambre basse. Des fausses signatures auraient été apposées sur le document.
Alors que tout le monde attendait avec impatience la suite, grande fut la surprise quand l’Assemblée nationale à travers un communiqué sur sa page Facebook, a déclaré tôt hier matin, que la motion de censure déposée par les députés, est irrecevable. Et, le plus surprenant est que le communiqué est signé par les membres du bureau permanent à l’exception de la présidente, Christine Razanamahasoa. A cet instant, les députés sont plongés dans la confusion la plus totale. Mais très vite, un second communiqué a été publié avec cette fois la signature de la présidente du perchoir. En un mot, le vote de défiance ne peut pas avoir lieu.
Fausses signatures
Le Bureau permanent a statué sur l’irrecevabilité du document, après avoir constaté l’apposition des fausses signatures et une usurpation de signatures sur l’acte. L’article 195 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale stipule qu’il appartient à la présidente de la Chambre basse de vérifier l’authenticité des signatures ainsi que le nombre de signataires.
Et après vérification, il semblerait que certaines signatures ne soient pas conformes si d’autres avaient été apposées sans l’accord de leur propriétaire. Certains députés ont été désagréablement surpris en voyant leur signature sans même avoir signé le document. Toujours selon les dispositions du Règlement intérieur, le document ne peut être affiché à l’Assemblée nationale avant que le Gouvernement ne soit informé. Cette procédure n’aurait également pas été respectée, d’autant plus que Christine Razanamahasoa n’avait pas donné son autorisation d’affichage.
Les députés divisés
En tout cas, les députés restent divisés malgré que 105 signatures aient été récoltées. Certains ne sont plus enthousiastes à l’idée de faire une nouvelle tentative tandis que d’autres persistent et signent dans leur volonté de changer le gouvernement, à l’instar de Jean Eugène Voninahitsy.
Pour sa part, le député Rossy semble favorable à la motion de censure qui est, pour lui, le reflet de la démocratie. «La présidente de la Chambre basse a été élue par la majorité des députés et ne peut donc faire obstacle à la décision de la centaine de députés qui ont signé la motion de censure», a-t-il indiqué.
Le rendez-vous de ce jour est alors annulé, s’il était prévu que les députés passent au vote. La tension est palpable dans la soirée de mercredi car les réunions se sont succédé à Tsimbazaza. Des rumeurs ont d’ailleurs couru selon lesquelles d’énormes sommes d’argent étaient en jeu. Depuis hier, tout semble cependant redevenir normal à l’Assemblée nationale.
T.N