Préservation de la biodiversité: “Madagascar peut choisir sa trajectoire de développement” dixit le MEDD

A l’occasion de la visite du directeur général de l’AFD, Remy Rioux à Madagascar, la biodiversité et la préservation de l’environnement étaient au centre des discussions. Une conférence portant sur la thématique : “Biodiversité et développement : l’agenda des solutions” a été tenu à l’Université d’Antananarivo. Enseignants, acteurs de la protection de l’environnement, et le ministre responsable ont participé aux débats. Certains ont alerté, d’autres ont proposé des solutions.

“Madagascar est troisième dans la liste des hotspots de biodiversité en danger”, signale le Professeur Fano Andriamahefazafy, doyen de la Faculté de l’économie, de Gestion et de Sociologie de l’Université d’Antananarivo.

“La Grande île perd 100 000 hectares de forêt par an. Elle a déjà perdu 44% de sa couverture forestière. Parmi les 25 primates les plus menacés, un quart sont à Madagascar (…) et 44 % des plantes endémiques de Madagascar sont menacées d’extinctions”, alerte Anjatiana Radoharinirina, de l’Alliance Aika. “A Madagascar, on compte 1 agent forestier pour 200.000 hectares, contre 145 agents forestiers pour 120.000 hectares à La Réunion” poursuit-elle. Visiblement, le pays n’a pas assez de techniciens.

“Nous allons accueillir deux promotions au Centre National de Formation des Techniciens Forestiers. Ils seront formés pendant 12 mois et seront éparpillés dans tout Madagascar. Le capital humain est primordial”, répond Max Andonirina Fontaine, ministre de l’Environnement et du Développement durable (MEDD). “80% des Malagasy dépendent des ressources naturelles au quotidien, le charbon de bois par exemple. Il faut absolument inverser la courbe : le taux de reboisement doit être plus élevé que le taux de déforestation (…)” avance le MEDD.

D’après le ministre de l’environnement, la meilleure méthode de restauration et de conservation reste la régénération naturelle. “Le fait de devoir restaurer tout nous-même ne sera jamais aussi impactant que ce que le naturel est capable de produire tout seul” explique-t-il. Et lui de poursuivre que ce sont les agriculteurs qui subissent le plus les effets du changement climatique. Ainsi, il est nécessaire de faire en sorte que les grands financements puissent les toucher les toucher rapidement. Autrement dit, qu’il n’y ait pas beaucoup d’étapes entre les fonds et les bénéficiaires.

Au numéro un du département d’avancer deux options pour se développer : l’industrialisation et l’adoption de systèmes agricoles résilient. “(…) On peut se nourrir avec de l’agriculture intensive et de l’énergie fossile. Indéniablement, l’agriculture intensive va impacter nos sols et l’énergie fossile polluer notre air, nos terres et nos eaux. Mais on peut arriver à un stade de développement pour rattraper les pays les plus avancés”, note-t-il. “Nous sommes capables de produire à travers des systèmes agricoles résilients aux effets du changement climatique et qui peuvent être dupliqués partout à Madagascar. Au niveau des énergies renouvelables, nous savons qu’il y a des solutions, cela peut être des barrages hydroélectriques ou des grid solaires. Il y a aussi les projets d’éoliennes. Madagascar peut choisir sa trajectoire de développement”, avance le ministre.
Max Andonirina Fontaine prône l’entrepreneuriat social comme étant l’une des solutions incontournable. Le concept est en train de gagner du terrain à Madagascar. “L’entrepreneuriat social ne dépend pas des cycles de projet. Elle dépend moins des faits macroéconomiques et elle crée son propre marché, local ou international” expose-t-il. Enfin, le MEDD a mis en lumière “les crédits carbones » ou « les crédits de biodiversité” comme pistes de solution. On parle également des crédits plastiques mais, dans tous les cas, ces mécanismes sont basés sur les résultats.

Tiana Ramanoelina

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