Secteur aurifère: les cours mondiaux influencent le marché malgache

Les autorités malgaches ont annoncé leur ambition d’exporter 500 kg d’or au cours des 100 premiers jours du nouveau mandat présidentiel. Cette décision intervient dans un contexte mondial où le cours de l’or atteint son record historique.

Le métal précieux continue de confirmer son statut de « valeur refuge par excellence », attirant les in­vestisseurs en quête de stabilité face aux incertitudes économiques mondiales. Ces dix dernières années, le prix de l’or a doublé et continue de monter en flèche.
Le 5 mars, l’once du métal précieux, soit 31,1 grammes, a dépassé les 2.140 dollars, battant ainsi le record précédent établi en décembre 2023 à 2.135 dollars. Après avoir enregistré un léger repli en janvier et février 2024, les prix ont augmenté de plus de 100 dollars depuis fin février, période où l’once était à 2.030 dollars.
Lors de sa rencontre avec les représentants des six comptoirs d’or agréés pour l’exportation d’or, hier à Ampandrianomby, le ministre des Mines, Olivier Herin­drainy Rakotomalala, con­firme cette tendance à la hausse, notant « qu’un gramme d’or se négocie actuellement entre 69 et 70 dollars».
Toutefois, cette hausse des prix présente des défis pour les exportateurs agréés, qui doivent faire face à la concurrence institué par les acteurs informels. Soufou Bernard, de la société Gold Trading, un des six comptoirs d’or titulaires d’un agrément d’exportation, souligne les difficultés rencontrées pour maintenir la compétitivité face aux or­pailleurs pratiquant des prix souvent supérieurs à ceux du marché international.
« Il y a quelques jours, nous avons acheté le gramme d’or à 295.000 ariary, environ 65,5 dollars auprès des orpailleurs. Ce prix continue de grimper suivant le cours mondial », a-t-il déploré en soulignant qu’en tant qu’exportateurs, ils devront encore s’acquitter des diverses taxes et redevances.

Assainissement de la filière

Malgré ces obstacles, Ma­dagascar dispose de vastes réserves aurifères, notamment dans les districts aurifères de Betsiaka (région Diana), Maevatanana (Betsi­boka), Mananjary (Vatovavy), Dabolava-Miandrivaro (Me­nabe). Selon cet opérateur exportateur d’or, « il est possible de collecter jusqu’à 300 kg d’or par mois rien qu’à partir des gisements de Betsiaka ».
Comme évoqué lors du Conseil des ministres, le 6 mars, « le secteur des exportations d’or est confronté à des défis, notamment la difficulté de collecter l’or localement en raison de la hausse de prix pratiquée par les orpailleurs, dé­passant même ceux du marché international ».
Le gouvernement prévoit ainsi de renforcer la chaîne de valeur de la filière auri­fère en mettant en place une « raffinerie aurifère nationale ». De plus, il envisage d’intégrer les collecteurs et les or­pailleurs dans des comptoirs d’or approuvés par les autorités, dans le but de réguler le marché et d’assurer une meilleure traçabilité des transactions.
Dans les jours à venir, l’administration minière, en collaboration avec les départements ministériels con­cernés et les exportateurs, entamera des actions sur le terrain pour trouver des solutions aux défis rencontrés par la filière aurifère. Le ministre Olivier Rakotoma­lala parle « d’assainissement » de la filière.

Arh.

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