« L’éducation sexuelle en milieu scolaire est importante ». Ce plaidoyer de la directrice régionale de l’UNFPA sonne comme une voix de la raison dans un contexte où les violences basée sur le genre, les viols sur mineurs et les grossesses précoces se multiplient. Effectivement, l’éducation est un moyen sûr pour combattre ce genre de fléau.
Si tout le monde est unanime sur cette démarche, le contenu d’un programme scolaire sur le sujet fait toutefois débat. D’un côté, la tendance « progressiste » représentée par les mouvements féministes et certains bailleurs roule pour une éducation sexuelle complète en milieu scolaire. Si le terme « complète » suscite légitimement des réserves, il traduit clairement la volonté des défenseurs de cette démarche à armer autant que possible les enfants et les jeunes face aux risques de violences, mais aussi de grossesse précoce et de maladies sexuellement transmissibles.
De l’autre côté, les « conservateurs » militent pour l’abstinence. Cette idée séduit naturellement dans les milieux religieux et traditionalistes. Il est aussi naturel que la prise de position du ministère de l’Education nationale en ce sens ait fait bondir une partie de l’opinion. Mais au fond, il est aussi logique que cette tendance veule retarder autant que possible le premier rapport sexuel des jeunes. D’autant plus qu’un violeur ne demandera pas par exemple à sa victime de lui mettre un préservatif avant de l’agresser.
Les deux idées se défendent et il appartient aux techniciens de l’éducation de concilier les positions. En tout cas, une direction du ministère de l’Education nationale dispose déjà d’un programme d’éducation sexuelle pour les classes de 11e aux Terminales, dont la conception a été financée par l’UNFPA. On y met en avant aussi bien la connaissance que le comportement. Bref, on ne part pas de zéro…
T. Rasam