Energie domestique: le prix du charbon flambe à nouveau

En l’espace de quelques semaines, le prix du charbon a augmenté deux fois, au grand dam des ménages. Du côté des charbonniers, c’est toujours la même rengaine.

Nouvelle envolée du prix du charbon de bois. Après avoir connu hausse conséquente, de l’ordre de 32.000 à 35.000 ariary au début du mois de février, le prix d’un sac de charbon atteint actuellement 37.000 ariary, voire 40.000 ariary, soit une hausse de 2.000 à 3.000 ariary. Au détail, on ne peut plus s’acquérir du charbon qu’à partir de 500 ariary la timbale.

« Nous sommes obligés de préparer des repas rapides comme les fritures pour que notre dépense en charbon ne dépasse pas quotidiennement les 4.000 ariary contre 3.000 ariary auparavant », a témoigné une mère de famille qui a quatre enfants à sa charge. Elle a noté que sa consommation repartira de nouveau à la hausse d’ici un mois, à l’approche de l’hiver.

Mais quelles en sont les causes ? Pourquoi une soudaine hausse ? Pour les charbonniers, c’est toujours la même ritournelle. Ils attribuent cette flambée aux mauvais états de la route en cette saison des pluies qui entraîne irrémédiablement une hausse de consommation du carburant sans parler celle du coût de réparation et d’entretien de camions. Par conséquent, les camionneurs n’ont d’autres choix que de réviser à la hausse leur frais de transport, même si le beau temps est de retour.

Certains axes routiers sont même pratiquement impraticables, d’autres coupés, empêchant un approvisionnement régulier pour la Capi­tale, à l’origine de la pénurie constatée du charbon de bois dans certaines localités. Sans scrupule, les charbonniers disposant encore des charbons en stock, profitent de la situation pour augmenter leurs marges.

La majorité des foyers malgaches utilise le charbon de bois comme source principale d’énergie domestique. De source auprès du ministère de l’Environnement et du développement durable (Medd), la consommation annuelle en charbon de bois à Madagascar est estimée actuellement à 100 kg par habitant en milieu urbaine contre un tiers en milieu rural qui utilise principalement le bois de chauffe

Sera R.