Approvisionnement en carburant: le MEH réquisitionne les camionneurs

Une pénurie des carburants, a été évitée de justesse à Toamasina. Suite à la grève du Syndicat des conducteurs professionnels de Madagascar (SCPM) qui pourrait paralyser l’approvisionnement au niveau national, le ministère de l’Energie et des hydrocarbures (MEH), a pris le taureau par les cornes.

La grève du Syndicat des conducteurs professionnels de Mada­gascar, entamée depuis avant-hier à Toamasina, menace de mettre à l’arrêt l’approvisionnement en carburant, pas seulement dans la ville portuaire, mais sur l’ensemble du territoire national. Une pénurie pourrait avoir des conséquences économiques importantes.
C’est pourquoi à l’issue rencontre entre le MEH et le SCPM et afin de garantir la continuité de l’approvisionnement des carburants et de préserver l’ordre public, le ministère de tutelle, «a réquisitionné la société chargée d’assurer le trans­port par voie terrestre des carburants», en vertu de la loi 2004-003 du 24 juin 2024 régissant les activités du secteur pétrolier.
De par ce fait, tous les camions citernes devraient se présenter impérativement et immédiatement après du site de Galana Raffinerie Terminal de Toamasina, «pour le chargement dédié aux opérations de transfert d’hydrocarbure et d’en assurer leur acheminement jusqu’aux différents dépôts de stockage d’hydrocarbures de la Logistique pétrolière SA», peut-on lire dans l’ordre de réquisition.
Le MEH a ajouté que «la continuité du service public est un principe garanti par la Constitution en son article 33, que l’interruption du service public de la fourniture d’hydrocarbures représente une grave menace à l’ordre public et à la paix sociale».

Eviter la pénurie
Cette décision intervient à un moment crucial. A Toamasina hier matin, presque la majorité des stations services commençaient à manquer d’essence et ga­zole. Seule la station Shell gare routière Tanambao 5, a été ouverte et sera vite en rupture de stock. D’ailleurs, vers le début l’après-midi, «tous les stocks de carburant sont épuisés», a confirmé une source locale. De longues queues se sont même formées près des stations. «Mais l’approvisionnement devrait bientôt se rétablir» a-t-elle ajouté.
Concernant les revendications des conducteurs, «aucune solution n’a encore été avancée et leurs requêtes restent pour le moment lettre morte » selon les explications de notre source. Pour rappel, les transporteurs de carburant sont en grève pour contester l’arrestation de leurs collègues, tout en exigeant à ce que les policiers et les inspecteurs qui ont procédé à l’interpellation, soient relevés de leurs fonctions. Ils ont fixé un ultimatum de 72 heures et n’excluent pas de passer à la vitesse supérieure.

Luc Andriniaina

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