La présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa et consorts reprennent à nouveau leur soi-disant dialogue politique. C’était le cas samedi au palais de Tsimbazaza, où elle a réuni des politiciens pour la plupart issus de l’opposition.
Simple coïncidence ou pas, la reprise de ce pseudo dialogue politique a lieu à quelques mois des élections législatives. Une pareille initiative a été déjà menée par la présidente de la Chambre basse, quelques semaines avant l’élection présidentielle. A l’époque, elle et les autres initiateurs de ce dialogue ont même lancé un appel pour le report de l’élection.
Avec la reprise de cette initiative, la plupart des observateurs avertis concluent que l’organisation de ce dialogue à l’approche des législatives tendrait dans ce même objectif, à savoir empêcher la tenue des élections législatives. D’ailleurs, le profil des participants à ce pseudo-dialogue ne faisaient que prouver cette hypothèse. En effet, la plupart d’entre eux sont ceux qui ont déjà demandé le report de l’élection présidentielle de 2023. Certains n’ont même jamais participé à aucune des élections successives dans le pays. Difficile donc de croire qu’ils ont intérêt à ce que les législatives aient lieu.
Stabilité
Toujours dans cette initiative qu’elle entreprend, Christine Razanamahasoa a même lancé un appel à l’endroit de la communauté internationale pour la soutenir. Pourtant, les Partenaires techniques et financiers (PTF) du pays se sont déjà accordés à dire que les élections restent la seule issue sûre pour que le pays puisse maintenir sa stabilité politique. D’ailleurs, les prochaines élections législatives figurent parmi les scrutins dont l’organisation est financée par la communauté internationale à travers le «Basket found». Pour dire, encore une fois, qu’il est difficile à croire que l’appel lancé par la présidente de l’Assemblée nationale pourrait obtenir une réponse favorable de la part des partenaires du pays.
Du côté des acteurs politiques, tous s’accordent également à dire que l’élection reste la seule solution aux différends politiques. Ce serait pour cette raison que tous les états-majors politiques se précipitent dans la préparation de ces scrutins. Même les partis d’opposition qui ont toujours hésité à participer aux élections, ont fini par décider de se lancer dans la course. C’est le cas, entre autres, des partis politiques membres de l’ancienne Collectif des candidats à l’élection présidentielle, à l’instar du Tiako i Madagasikara, Hery Vaovao ho an’i Madagasikara et bien d’autres. Regroupés aujourd’hui au sein de deux plateformes distinctes, ces partis ont déjà annoncé leur intention de participer aux prochaines élections. Les noms de leurs candidats dans certains districts ont été même déjà dévoilés. Compte tenu de ce revirement de situation, rien ne justifie donc la nécessité d’organiser un dialogue politique.
Rakoto