Vu l’état de forme de grandes équipes à l’entame du Mondial qatari, nous avons annoncé la probabilité de voir une sélection asiatique ou africaine en demi-finales à la fin de la phase de groupes (édito du 5 décembre). Finalement, c’est le Maroc qui crée l’exploit en sortant tour à tour la Belgique, l’Espagne et le Portugal.
A la différence des Japonais qui ont eu les scalps de la Mannschaft et de la Roja, les Marocains jouent pratiquement à domicile. Comme les correspondants étrangers à Doha le soulignent, les Qataris se sont effectivement mis à la couleur des Lions de l’Atlas dès l’élimination du pays hôte et de l’Arabie saoudite. Un choix naturel pour des peuples qui se côtoient régulièrement en tant qu’Arabes.
En effet, le Maroc fait partie des acteurs majeurs des Jeux panarabes. Ses participations en tant que pays hôte des Jeux et son palmarès, quatrième place et 732 médailles derrière l’Egypte, la Syrie et la Tunisie, illustrent la plénitude de son engagement dans ces Jeux.
L’engagement du Maroc envers le sport africain ne devrait pas non plus souffrir d’une quelconque remise en cause. Ces dernières années, il accueille régulièrement des sommets sportifs africains grâce notamment à des infrastructures de qualité.
L’Etat marocain assume donc clairement sa double culture, arabe et africaine. Ce qui n’est le cas des Lions de l’Atlas 2022. En bon patriote et bon musulman, Sofiane Boufal dédie la qualification en quarts de finale face à l’Espagne « à tout le peuple marocain, à tous les peuples arabes, à tous les peuples musulmans du monde ».
Il n’en faut pas plus pour galvanise la troupe et les supporteurs du Golfe. Soutien total, motivation, discipline… Tous les ingrédients sont réunis pour voir le Maroc aller au bout. Et ce ne sont pas les suspensions et les blessures qui l’empêcheraient d’y croire. Les Français sont donc prévenus.
En tout cas, le football reste un jeu. D’ailleurs, Olivier Giroud n’a jamais dédié ses buts à tous les chrétiens du monde, même le but qualificatif face à l’Angleterre. Rendez-vous, le 14 décembre 2022.
T. Rasam