La volte-face de l’actuelle présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, reste encore sur toutes les lèvres. Sa déclaration a suscité énormément de réactions. Comme attendu sa famille politique l’a désavouée. Elle a franchi la ligne rouge du parti pro-pouvoir. Et c’est inacceptable conformément à la loi et à l’éthique politique. Dans le camp de l’opposition, même si elle ne l’a pas dit ouvertement, cette intervention de la présidente de la Chambre basse, était la bienvenue car dorénavant les opposants pensent que Christine Razanamahasoa a rejoint leur camp.
Un scénario « classique » en tout cas, dans la sphère politique malgache. Depuis le début de la troisième République, seuls les acteurs ont changé, mais toujours avec le même script caractérisé par des alliances occasionnelles et de circonstance entre partis. Une pratique politique devenue presque une tradition depuis plus de trente ans, devenue la cause de l’instabilité politique dans le pays. Bien que la Constitution de 2010 ait prévu une disposition destinée à mettre fin au retournement de veste, rien n’a presque changé depuis plus de dix ans.
D’ailleurs, même si devenir un transfuge est interdit par la Loi sur les partis politiques renforcée par l’article 72 de la Constitution, peu de changements ont été constatés, d’autant que le texte n’a été que très peu appliqué. A ce jour, seul un sénateur a déjà été sanctionné suite au non-respect de cette disposition en 2019. Pourtant, de nombreux cas similaires ont été déjà recensés, depuis l’entrée en vigueur de la Constitution de la Quatrième République.
Cela étant, il est plus que temps de changer la cour des choses, en faisant de cette disposition de la Constitution, un agencement systématique applicable notamment au niveau du Parlement, l’un des piliers de la stabilité politique.
Tsilaviny Randriamanga