Les tensions s’exacerbent à Toliara. Des voix s’élèvent contre l’association Craad-Oi, accusée d’avoir entravé les projets de développement dans la région.
Craad-Oi, en prétextant de défendre l’environnement et les droits fonciers, fait tout pour bloquer systématiquement des projets de développement majeurs, selon les communautés et les autorités locales. Ses agissements sont perçus comme un frein au développement économique et social, particulièrement crucial dans une région comme l’Atsimo Andrefana, qui fait face à une extrême pauvreté, d’après un récent rapport de la Banque mondiale.
Les activités de Craad-Oi suscitent de vives réactions au sein des habitants de la région du Sud-ouest, notamment à Toliara. Certains dénoncent ses manœuvres et son financement d’antennes et d’activistes locaux pour manipuler la population. D’autres vont jusqu’à la qualifier d’ennemie du développement.
L’opportunisme de Craad-Oi
Jeannot Roberval, coordinateur de l’association Toliara Mijoro, dénonce l’opportunisme de Craad-Oi et son absence d’implication dans les véritables enjeux de développement de Toliara. Il critique également le silence de l’association face aux litiges fonciers locaux, remettant en question son engagement en faveur des droits fonciers des populations.
Jeannot Roberval rappelle que Craad-Oi s’est opposé au projet rizicole prévu être entrepris sur la rive droite du delta de Bas Mangoky. Cette association s’est également dressée avec un de ses partenaires financiers «Collectif Tany» basé à Paris, contre des projets à Antanimeva ou encore dans l’Ihorombe, alors que ce sont des projets en faveur de communautés riveraines.
Et depuis plusieurs années, cette association met tout en œuvre pour bloquer le projet Base Toliara alors que le lancement de cette exploitation minière est réclamé par les communautés et les élus de la région, qui sont directement concernées. Récemment, le ministre des Mines, a indiqué que ce projet bénéficiera à l’ensemble du pays.
Le président de l’association villageoise Mazoto, Zafihita alias Zazah, dénonce également les agissements de Craad-Oi, affirmant qu’elle profite de la vulnérabilité des populations, pour servir ses propres intérêts financiers.
Déterminés
Dans ce climat de méfiance croissante, les habitants comme Marcel Dit Tsiamby de Benetsy expriment leur détermination à «défendre leurs intérêts contre les manipulations de Craad-Oi». Tsiamby met en garde l’association, en affirmant que «Toliara mérite le développement et qu’il est hors de question de la condamner à la pauvreté perpétuelle».
Les récentes manifestations organisées par Craad-Oi, ont suscité une vague de contestation, avec des témoignages affirmant que l’association a fait venir des personnes extérieures à la région pour soutenir ses actions, alimentant ainsi les tensions locales. Pour dire que les accusations portées contre Craad-Oi soulèvent des préoccupations sérieuses quant à son engagement véritable envers le développement durable et le bien-être des communautés locales. Au moment où Toliara aspire à un avenir meilleur, il est impératif de remettre en question les motivations et les méthodes de cette association, pour assurer un véritable progrès pour la région.
Rakoto