Une délégation de la « Commission des voies et moyens » du Congrès américain, dirigée par son président, Jason Smith, a effectué une visite de deux jours à Madagascar. L’objectif est d’évaluer les progrès réalisés par le pays dans le cadre de la « Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (Agoa) ».
La délégation a rencontré le 28 mars au Palais d’Etat d’Iavoloha, le président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina et des représentants du gouvernement et des chefs d’entreprises, pour discuter des défis et des opportunités auxquels Madagascar est confronté dans le cadre de l’Agoa.
L’Agoa, au cœur de la politique économique américaine en Afrique, est un
programme de préférences commerciales permettant
à plus de 1.800 produits,
en plus des plus de 5.000 produits produits dans les pays éligibles d’entrer sur le marché américain en bénéficiant d’une franchise douanière. Madagascar a réintégré dans le programme en 2014, cherche à tirer pleinement parti des avantages de ce marché, grâce à sa Stratégie nationale Agoa (2022-2025).
Lors de cette rencontre, le président Andry Rajoelina a souligné l’importance de l’Agoa dans la transformation économique de Madagascar, particulièrement dans le domaine de l’industrialisation.
«Nous avons pris de nombreuses mesures pour accélérer l’industrialisation de Madagascar incluant l’industrie textile dans laquelle l’AGOA joue un rôle important. Pour attirer les investisseurs, nous avons entamé plusieurs réformes juridiques notamment la loi sur les investissements et le nouveau code minier», a-t-il indiqué.
«Avec l’Agoa, les produits textiles composent 49,3 % de nos exportations vers les Etats-Unis, vient ensuite la vanille avec 20,7 %. Puis les minerais de titan à 10 %», ajoute-t-il.
« Il faut faire plus… »
Pour sa part, le président de la Commission des voies et moyens, Jason Smith a soulevé le fait que «le programme Agoa a été le fondement des liens économiques entre les Etats-Unis et Madagascar depuis sa création, mais il faut faire plus pour stimuler nos relations commerciales et d’investissement». Dans cette optique, ce représentant du Congrès américain rassure de l’engagement continu des États-Unis à soutenir la croissance économique de Madagascar et à promouvoir un environnement propice au commerce mutuellement bénéfique.
L’Ambassadrice des Etats-Unis à Madagascar, Claire Pierangelo a également exprimé l’engagement bipartite du Congrès américain à «réautoriser l’Agoa», soulignant son rôle essentiel dans «la prospérité partagée et de l’engagement économique entre Madagascar et les États-Unis».
Selon les chiffres du gouvernement américain,
le volume total des échanges commerciaux avec Madagascar (importations et exportations), est d’environ 784 millions de dollars en 2023, dont 622 millions de dollars d’exportation
de Madagascar vers les États-Unis et environ 62 millions de dollars d’importation de Madagascar
en provenance des Etats-Unis.
Aussi, Madagascar, figurant parmi les cinq principaux exportateurs vers les Etats-Unis sur les 39 pays membres de l’Agoa, a enregistré une performance notable en 2023, avec une valeur d’exportation atteignant les 200 millions de dollars.
Des critères rigoureux
Promulguée en 2000, l’Agoa exige des pays éligibles qu’ils respectent des critères rigoureux notamment «des progrès continus dans l’établissement d’une économie de marché, de l’Etat de droit, du pluralisme politique et du droit à une procédure régulière», comme le rapporte l’Ambassade américaine à Madagascar. En outre, ces pays doivent «éliminer les obstacles au commerce et aux investissements américains et adopter des politiques visant à réduire la pauvreté, à lutter contre la corruption et à protéger les droits de l’homme».
Pour le président Andry Rajoelina, «la reconduction de Madagascar au sein de l’Agoa cadre parfaitement dans cette perspective de la transformation économique par l’industrialisation, qui constitue le deuxième pilier de la Politique générale de l’Etat (PGE)».
Arh.