A qui la faute ?

En vue des prochaines législatives du 29 mai, Transparency In­ternational-Initiative Madagascar vient ré­cemment de lancer un outil censé aider les électeurs à faire le choix sur le bon candidat, autrement dit de bien voter. Le principal avantage de cet outil serait qu’il pourrait aider à mieux connaître les candidats, no­tamment à travers leur parcours politique, leur projet de société et éventuellement, le cas échéant, leurs réalisations respectives.
Déjà là, un problème se pose. En effet, si le candidat était un novice en matière d’élection, sur quelles critères va-t-on se référer à son sujet ? Un grand nombre de candidats se trouve dans cette situation. De ce point de vue, on se baserait uniquement sur son projet de société. Or, d’aucuns ignorent que tout projet de société est toujours convaincant tant que cela reste sur le papier. C’est sa réalisation qui laisse toujours à désirer.
Le souci de l’antenne locale de Transparency International d’aider les électeurs à faire le bon choix, autant que faire
se peut, se comprend. Normalement, le législatif a un rôle décisif à jouer en tant que censeur des décisions et actes
de l’exécutif. Seulement, bien rares sont les élus qui prennent vraiment conscience de ce rôle qu’ils ont à jouer. Mais ils ne sont pas les seuls fautifs. Même ceux qui les ont élus ont leur part de responsabilité.
Compte tenu de cette responsabilité, il serait plus que légitime que l’on accorde aux électeurs de décider du sort de l’élu si les décisions et actes de ce dernier ne correspondent ou ne répondent pas aux aspirations de ceux qui l’ont élu. En effet, les voies de recours offertes aux électeurs pour la destitution d’un député sont quasiment nulles. Pourtant, quoi de plus normal si ce sont ceux qui l’ont élu qui ont également le pouvoir de le déchoir ?
Bien évidemment, il faut que les règles du jeu soient bien claires, déterminer dans quelles circonstances c’est possible, et quelles sont toutes les procédures à passer ? Il faudra que toutes les conditions requises soient remplies pour engager la destitution d’un député en exercice par son électorat. Au­trement dit, la levée de l’immunité parlementaire d’un élu devrait être possible de la part de ceux même qui l’ont choisi. Avec une telle éventualité, les députés feraient plus attention à leurs faits et actes.
En dernière instance, on peut se poser la question suivante : L’électeur a-t-il vraiment le choix ? Ce choix est-il totalement libre ? Qu’on le veuille ou non, il faut reconnaître qu’on lui impose les candidats. Il doit en choisir un parmi les nombreux candidats qu’on lui propose même si aucun d’eux ne présente le profil idéal qu’il s’est forgé dans l’esprit. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le taux de participation soit aussi bas lors de certaines élections. Mais à qui la faute ?

Aimé Andrianina

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