Le monde de la musique malgache s’est réveillé en deuil hier matin, en apprenant la disparition de Lalie Andriamazava à l’âge de 48 ans, des suites d’une longue maladie.
Samedi, lors d’un appel à solidarité lancé sur les réseaux sociaux, le mari de Lalie, Nyn’s Rabary a exprimé son inquiétude sur l’état de santé de Lalie.
«Après l’extraction du kyste ovarien le 5 février, celui-ci a été adressé au laboratoire de la HJRA afin de connaître sa nature. Les résultats de l’analyse que nous avons reçue le 20 février confirment les traces de cellules cancéreuses. En même temps, elle est aussi atteinte d’un œdème pulmonaire, qui, selon les médecins, est une séquelle imputable au Covid-19», a-t-il détaillé.
Et la mauvaise nouvelle est tombée samedi. Lalie a tiré sa révérence. Sans conteste, elle est l’une des plus belles voix de la sphère musicale malgache, ces trois dernières décennies. La diva s’est révélée grâce au single intitulé «Miaraka aminao en featuring» avec Do Rajohnson.
«Composé par Mparany et enregistré au sein de Nada Studio, le titre a résonné comme un véritable hymne national. Les manifestations politiques s’en sont appropriées tout comme les animations de matchs de foot au stade de Mahamasina. Ce titre a été maintes fois interprété lors de cabarets ou encore
d’événements familiaux. Aujourd’hui encore, c’est une chanson incontournable de mon répertoire sur scène», se remémore le chanteur qui compte bien lui rendre un vibrant hommage lors de sa prochaine soirée à Toamasina, le 3 mai.
Son premier né «Mozika Tiako», produit par Fanja Andriamanantena, est sorti en 2001. Forte du succès de cette première collaboration, Lalaie intègrait en 2005 «Mozika Tsotra Izao», un double album collaboratif écrit et composé par Fanja Andriamanantena, qui a fédéré la crème de la musique malgache. «Feo Roa» interprété par Lalie et Nanie constitue sans doute le titre le plus emblématique de cet opus.
Après une traversée du désert qui aura durée plus d’une décennie, la chanteuse de «Ho aiza anefa» renouait avec le public lors d’un cabaret au Galet Manakambihiny le 23 décembre 2022. Dans la foulée, plusieurs dates à succès se sont enchaînées dans la capitale et les régions, en solo ou avec ses compagnons de scène de longue date.
«J’ai dû surmonter des moments difficiles dans ma vie, mais la musique a toujours été mon meilleur rempart. S’il y a une leçon que j’ai apprise, c’est qu’il ne faut pas rester sur quelque chose de négatif, mais toujours avancer. Aujourd’hui, je suis plus que jamais reconnaissante de l’amour et de l’engouement dont le public m’a témoigné», nous a-t-elle confié lors de son dernier concert au Pavé Antaninarenina.
Joachin Michaël