Alors qu’on pensait que la situation s’est beaucoup améliorée ces derniers temps, une ONG vient de lancer un pavé dans la marre dans un domaine particulièrement sensible. Il s’agit des résultats d’une étude portant sur la corruption dans les prisons. Sans surprise, le constat est accablant.
En effet, il a été indiqué que d’anciens détenus auraient témoigné de l’existence de versement de pots-de-vin pour obtenir de la nourriture, le transfert dans un meilleur quartier ou encore, la possibilité de communiquer avec l’extérieur. Pire, il semble que certains droits qui devraient être acquis, telle qu’une simple visite, deviennent aussi payants. Sans oublier la persistance des trafics d’influence émanant, bien évidemment, des personnalités haut placées. Voilà des constats qui mettent à mal les efforts faits pour juguler ce fléau depuis quelques années.
D’autant que selon le classement établi par le World Justice Project, Madagascar occupe la 134e place sur 142 pays évalués en termes de corruption. Un classement qui, selon cet organisme, met en lumière la présence significative de la corruption dans le pays. L’évaluation prend d’ailleurs en compte des critères tels que la justice, la sécurité, le respect des droits fondamentaux et l’absence de corruption. Autant de domaines qui inquiètent. Sans surprise également, l’information a été longuement relayée par les pourfendeurs du régime qui, paradoxalement, n’ont jamais brillé par leur transparence durant leur exercice du pouvoir. Quoique, le plus important est ailleurs.
Dans la plupart des cas, au-delà d’éternel débat sur la pauvreté et l’insuffisance de budget au niveau des institutions, il s’agit du fait que la corruption est ancrée dans les esprits, et c’est devenu presque une tradition auprès de certains responsables. Un ma difficile à juguler.
Rakoto