Concassage des pierres : une affaire de famille

Le concassage de pierre manuel pour en faire des pavés, des gravillons ou encore des moellons, est une des activités qui font survivre plusieurs familles issues du milieu le plus défavorisé de la périphérie de la capitale. Un métier qui n’est pas de tout repos.

Le concassage de pierre est une activité pénible à laquelle participent tous les membres de la famille y compris les enfants, dans plusieurs carrières de la Capitale. C’est le cas de Ravoavy ayant cinq enfants à charge, dans la commune rurale d’Alakamisy Fenoarivo, qui a été vendeur ambulant auparavant, mais a décidé de pratique ce dur métier depuis un an un, dans une carrière située sur la route menant à Vontovorona, pour subvenir aux besoins de sa famille.
D’après lui, chaque jour au petit matin, plusieurs familles concasseuses de pierre investissent la carrière de Vontovorona, accompagnées de leurs enfants. Assises à même le sol, elles se mettent au travail pour ne terminer que vers la fin de l’après-midi, dans des conditions difficiles. Mais faute de mieux, Ravoavy n’a guère le choix. C’est pourquoi ses trois enfants mettent la main à la pâte, sans rechigner, « non seulement par esprit de famille, mais surtout pour vivre sans mendier », a fait savoir Lucien, le fils aîné de la famille.

Une activité physique

A force de bras, casser des pierres à longueur de journée et à coups de marteau, pour réduire de gros blocs de pierre en petits cailloux, n’est pas pour tout le monde. Mais pour la famille Ravoavy, les tâches sont bien reparties. Décoller les grosses plaques de pierre revient aux hommes, puis les femmes et les enfants se chargent de les transformer en gravillon. Comme c’est un métier manuel très physique, les maux de dents ne sont pas rares et les blessures à la main sont fréquentes.
Le principal souci de la famille est de ne pas trouver preneur ou encore de tomber malade. La saison des pluies est la plus dure à passer, car les constructions se font rares durant cette période.
1.000 ariary le seau

Les gravillons se vendent à 1.000 ariary le seau, un peu moins en cas de grosse commande, tandis qu’un moellon ou un pavé se vend entre 600 ariary et 650 ariary la pièce. Au maximum, un concasseur ne dépasse pas les dix seaux dans la journée, et 3 à 5 seaux pour les enfants. A noter qu’il faut à peu près une cinquantaine de seaux pour obtenir un mètre cube de gravillons.
« Certes, cela ne rapporte pas beaucoup, mais en accumulant les bénéfices de chacun, on arrive à s’en sortir », a indiqué Ravoavy.

Sera R

Partager sur: