316 dossiers traités et 35,7 milliards ariary détournés. Tel est le rapport du Pôle anti-corruption (Pac) pour l’année 2023. La majorité des dossiers concernent des abus perpétrés par des ministres et des députés, annonce le Pac.
Le Pac a présenté, mardi à son siège aux 67 Ha, son rapport annuel pour 2023, en présence de tout le Système anti-corruption (Sac) notamment le Bianco, le CSI, le Samifin et l’Arai. « Le Pac a pu traiter 316 dossiers l’année dernière, soit 1.346 personnes suspectées », a indiqué la coordonnatrice du Pac, Rivo Nandrianina Rabarijohn durant son intervention. En tout, plus de 35 milliards d’ariary ont été détournés pendant l’année 2023. « Une bonne majorité des requêtes reçues concernent des ministres et des députés », a-t-elle poursuivi. Cependant, « Le problème réside toujours sur l’immunité », a-t-elle regretté. En effet, ces personnalités ne peuvent être poursuivies à moins d’une procédure spéciale, notamment une demande de levée de l’immunité. Une requête qui n’a jamais obtenu gain de cause jusqu’à présent. Sur les 1.346 suspects, 1.110 ont ainsi bénéficié d’une liberté provisoire contre 124 mis en détention.
Connotation politique
Malgré cela, le Pac reste éloigné de toute connotation politique. « Le Pac est comme toute autre instance judiciaire. Nous traitons les dossiers de la même manière et nos décisions ne revêtent aucune connotation politique », a souligné la coordonnatrice du Pac. Ainsi, la question sur la poursuite de candidats aux législatives a été soulevée. « Le Pac ne peut-il donc pas poursuivre une personne parce que celle-ci est candidate malgré les soupçons ? », s’est-elle interrogée.
Le cas d’Olga Ramalason a ainsi été évoquée selon lequel, le dossier devait suivre certaines procédures avant de pouvoir être traité. « Cela ne signifie pas qu’elle est poursuivie car étant candidate. Le Pac s’en tient aux procédures, sauf que nous sommes tenus au secret de l’instruction », a précisé Rivo Nandrianina Rabarijohn. Ce qui est sûr est qu’elle a obtenu une liberté provisoire suite à une demande, car « Le Pac ne peut décider d’une libération sans motif », a-t-elle conclu.
T.N