Le nouveau livre photographique de Thierry Cron « Mikea : Les derniers chasseurs-cueilleurs de Madagascar, une culture en voie de disparition », paru aux Editions des Autres, sera présenté officiellement le 18 mai à l’IFM, autour d’une série d’événements culturels.
Le photographe Thierry Cron a appris l’existence des Mikea en 2021, le conduisant à effectuer un séjour immersif dans le Sud de Madagascar, pour aller à la rencontre de cette dernière tribu de chasseurs cueilleurs nomades et raconter autrement leur quotidien et histoire.
Le lancement en avant-première du livre est prévu ce jour à la Fondation H Ambatomena, durant lequel on programme une séance de lecture qui sera assurée par Poety Rebely ainsi qu’un échange avec l’auteur. S’ensuivra le 9 mai un dîner caritatif concocté par Chef Johary au Café du Musée Anjohy, avec des ingrédients du terroir des Mikea à l’honneur, comme le «Ba» et «Tsiesaha».
Divisé en trois parties, ce récit photographique de 200 pages, édité en langue française et malgache, évoque le «storytelling» de la journée des Mikea en forêt, la réalité de leur quotidien sédentarisé et des portraits de famille, avec les commentaires de Tsivahora, un père de famille quadragénaire.
«La forêt a toujours été l’essence même de notre vie. Mais des bulldozers ont rasé les bois pour construire des routes. Des gens malintentionnés se sont par la suite introduits sur nos lieux d’habitat pour pratiquer de la déforestation sauvage et l’exploitation illicite des bois précieux. Avec la construction du parc national, nous sommes menacés dans notre propre terre. Les miens ont peur d’aller chasser et de cueillir dans la forêt au risque de se faire emprisonner. Beaucoup de Mikea ont fui leur village pour le monde moderne. Il ne reste plus aujourd’hui que quelque 1400 personnes au Sud-Ouest de l’île», confie Tsivahora, ou bien «Celui qu’on ne peut pas enchaîner» en dialecte Mikea.
L’édition de ce livre est soutenue par Telma Madagascar et le groupe Axian. «Nous souhaitons conscientiser chacun sur les conditions de vie des Mikea. Même si cette communauté vit en marge de la technologie, elle prône à travers ses mœurs des valeurs humanistes, ainsi qu’un respect profond de la nature que nous devons nous inspirer face aux préoccupations écologiques et aux tensions du monde moderne», a souligné Henintsoa Randrianjatovonarivo de l’opérateur en télécommunication.
Du 7 mai au 29 juin, l’Institut Français de Madagascar accueillera une exposition photographique unique de Thierry Cron, accompagnée de la vente de son livre sur les Mikea. «Avec mon éditeur, nous avons décidé de monter une association qui va récolter les bénéfices liés aux ventes des livres. Plus de 60 % des profits repartent au projet d’accompagnement des Mikea, dans le domaine de l’élevage, l’agriculture et de leur connaissance des plantes à des fins médicinales», conclut le photographe.
Joachin Michaël